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vous loger. Pourrez-vous nous donner deux jours ? Nous nous promènerons. Sachant l’heure de votre arrivée, je vous enverrai chercher.

Mille amitiés, et au revoir.


Prangins, ce 18 septembre 1872.

Mon cher monsieur Renan,

J’ai reçu votre lettre du 13, de Sèvres, seulement le 16, elle a mis trois jours au lieu d’un ! Tout est bien convenu ; vous logerez chez nous, ainsi que Mme Renan ; nous vous installerons le moins mal possible. Je vous attends le 23, lundi ; il est difficile de fixer si vous pourrez prendre à Genève le train de Nyon à onze heures et demie ou à une heure et demie : cela dépend de l’exactitude de l’arrivée à Genève du train de Paris, souvent en retard, et qui manque le départ pour Nyon de onze heures et demie, surtout quand on a du bagage. Je me fais une grande joie de vous revoir, et de causer de l’avenir de notre pauvre pays ! Mes amitiés à Mme Renan, et à bientôt.

Votre affectionné.

NAPOLEON (Jérôme).


A S. A. I. le prince Napoléon.


Mandela, octobre 1872.

Monseigneur,

J’ai beaucoup tardé à écrire à Votre Altesse. J’attendais à le faire que j’eusse vu la princesse Julie. Avec sa bonté ordinaire, la Princesse nous a gardés trois jours, et c’est de Mandela que j’écris ces lignes à Votre Altesse. Nous avons trouvé ici M. Hébert qui doit à ces harmonieuses montagnes de la Sabine tant de belles inspirations. Les traits sûrs et rapides qui sont en tête de cette lettre, donneront à Votre Altesse, l’idée la plus juste du pittoresque séjour où nous venons de passer quelques-unes des meilleures heures dont nous ayons le souvenir. La princesse Julie s’est fait ici une vie qui, pour une personne de sentiments aussi élevés, réalise les plus essentielles conditions du bonheur. Le bien qu’elle répand autour d’elle, et auquel s’associe si dignement le marquis [1], contente son noble cœur et lui suffit.

  1. Le marquis del Gallo di Roccagiovine, son mari.