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où il préside une réunion d’officiers et de chefs d’associations occultes. Il y note avec satisfaction l’accroissement des effectifs des groupements analogues de l’Allemagne du Nord et les régularités des réunions, ce qui ne peut que contribuer à la force du mouvement. Il assure que quatre millions de citoyens en font partie et que, si les sections fonctionnent comme elles le doivent, il pourra toujours envoyer quelques centaines d’hommes là où besoin sera. Le malheur est que ces hommes sont à peu près exclusivement équipés et armés en fantassins ; artillerie et aviation leur font défaut et plusieurs années d’un dur labeur seront nécessaires pour mettre sur pied une armée capable de résister à l’ennemi.

Le 8 avril 1922, Ludendorff célèbre son 58e anniversaire. Il remercie la foule de ses partisans qui lui apportent leurs félicitations et fait appel à l’union du peuple allemand en vue de la revanche ; à défaut du mot, le sens y est.

En mai de la même année, il se multiplie. Il est le 11 à Berlin à une séance du Comité de la « Ligue des soldats nationalistes » dont il est président d’honneur [1]. Il y prononce l’allocution suivante : « Tous les efforts de l’association doivent tendre vers ce but suprême : la résurrection de l’Allemagne libre. Nous voulons l’épuration à l’extérieur comme à l’intérieur ; tout ce qui n’est pas proprement allemand doit disparaître... Nous traversons en ce moment une grave période de difficultés intérieures ; seule une monarchie, parce qu’elle est forte, parce qu’elle domine tous les partis, est capable de ramener l’union entre nous et d’écarter les sujets de discorde entre États ; seule elle nous offre les garanties d’ordre, faute de quoi il n’y a pas de relèvement national... A mon avis, la situation ne s’améliorera que le jour où l’esprit qui régnait au front pendant la guerre animera, la nation tout entière. L’œuvre de régénération exige le concours de tous les hommes de bonne volonté. A ce point de vue, c’est un véritable scandale que de voir nos gouvernants se priver de l’appui de tous ceux qui ont bien servi la patrie. Pour mon compte, j’éprouve une joie profonde à constater que, dans l’association des soldats nationalistes, toutes les classes de la société sont confondues, ainsi qu’elles l’étaient dans

  1. A la suite de la promulgation des lois de défense de la République, les réunions de cette société, avec beaucoup d’autres, ont été légalement supprimées dans tous les États du Reich, hormis la Bavière.