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allemandes, » de la « Ligue pour la protection de la culture allemande, » de l’« Association Fichte. » D’autres groupes s’adressent au Gouvernement pour le sommer de rendre publics les documents qui peuvent être de nature à innocenter l’Allemagne de toute complicité dans les événements de 1914 : « Office central des associations patriotiques de Dresde, »« Ligue populaire de vigilance allemande de Munich, » « Ligue pangermaniste, » « Groupement de propagande patriotique, » « Ligue de protection des populations de race allemande, » etc. La « Ligue féminine internationale pour la paix et la liberté » proteste avec violence contre l’occupation par les Alliés des territoires rhénans.

Ou n’en finirait pas de noter les formes diverses que les Allemands savent donner à leur campagne de protestation contre les conséquences de leur défaite militaire. Ils ne se bornent d’ailleurs pas à gémir sur les faits accomplis, ils préparent aussi l’avenir. Une foule d’associations se sont donné pour objet la réintégration dans le Reich des Allemands qui en ont été séparés ou sont menacés de l’être, — Memel, Dantzig, Silésie, Schleswig, Alsace, Sarre, — et même l’incorporation de ceux qui n’en ont jamais fait partie, — Vorarlberg, Tyrol, Styrie, Carinthie, Bohême, etc. — D’autres, visant plus loin, cherchent à atteindre ceux de leurs compatriotes qui vivent à l’étranger de manière à les rassembler en un seul faisceau. L’« Association pour le germanisme à l’étranger » s’est entendue avec la « Ligue de protection des populations de race allemande, » pour réserver à cette dernière le monopole de l’action dans les pays limitrophes du Reich, tandis qu’elle opère elle-même au-delà. Elle compte bien d’ailleurs conclure un accord avec la « Ligue mondiale des Allemands à l’étranger » et la « Ligue des Allemands à l’étranger, » afin d’éviter toute dispersion d’efforts et de diminuer les frais généraux. L’idée a même été lancée et mise à exécution d’une « Ligue mondiale des Allemands, » — tout court, — et si l’essor de cette nouvelle institution demeure encore incertain, c’est que son étiquette pangermaniste est tout de même un peu trop transparente et que certains Allemands trouvent prématuré un aussi rapide affichage de visées encore bien capables d’effaroucher le monde. En revanche, les unions germano-quelque chose se multiplient : germano-suédoise, géorgienne, mexicaine, turque, flamande, grecque, russe, chinoise.