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de l’observatoire de Paris. » Ce membre, c’est un savant qui s’est en la circonstance montré logicien partait, c’est l’éminent directeur de l’Observatoire de Meudon, M. Deslandres. « S’il est vrai, a pensé et dit celui-ci, qu’on ne puisse plus rien faire à l’Observatoire de Paris, pourquoi y garder tant d’astronomes forcément inoccupés et ne pas m’en céder quelques-uns pour mon observatoire de Meudon on les instruments inutilisés ne manquent pas ? »

C’était fort justement raisonner sur des prémisses, dont M. Deslandres n’était pas responsable, car ce n’était pas lui qui avait partout répété qu’on ne pouvait plus travaillera l’Observatoire de Paris. Nous venons de voir qu’il n’en est rien, heureusement.

Mais rien de plus curieux que de lire ce qu’écrit sur ces entrefaites le « Rapport adressé au Conseil dans sa séance du 3 mars 1921. »

Sous le coup de l’émotion produite par la demande de M. Deslandres, nous voyons ce rapport (pages 24 et 25), adorant ce qu’il avait brûlé aux pages précédentes, se lancer dans un éloge très vif et justifié de l’Observatoire de Paris et de ses conditions de travail et conclure en ces termes énergiques (page 25) : « Il semblerait criminel de diminuer l’importance du centre astronomique qui possède en France le plus de vitalité et de ressources, et qui peut le plus facilement rester le centre d’organisation des études astronomiques françaises. »

M. Bigourdan, M. Giacobini, moi-même et les astronomes qui pensent comme nous n’avons jamais dit autre chose.

Dans une autre partie de son rapport, M. le directeur de l’Observatoire a légitimement protesté contre les imputations personnelles soulevées, paraît-il, dans cette controverse qui doit rester purement technique et scientifique et ne pas sortir du domaine élevé des idées Le désintéressement des partisans du transfert de l’Observatoire ne doit pas être mis plus en cause que celui des partisans du maintien.

Ce qu’il importe de discuter, et il importe de le faire hautement, clairement, publiquement, c’est si, oui ou non, l’intérêt de la science française justifié exige ou légitime le projet de transfert de l’Observatoire de Paris. Là est la question, la seule question.

Malheureusement, dès que quelqu’un s’avise de faire à ce projet quelque objection purement technique et fondée sur des faits techniques, les intéressés… ah ! pardon, je veux dire les désintéressés s’indignent qu’on ose différer de leur manière de voir. C’est un peu