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ailleurs, mais l’absorption atmosphérique y présente une constance telle que des observations faites à des heures d’intervalle y sont en général parfaitement comparables. L’examen de nombreux carnets d’observations obtenues dans mon service le prouve nettement et le prouvera à tout examen qu’on voudra bien en faire. »

Il n’y a sans doute pas lieu d’en dire davantage sur ce point.

Voici d’ailleurs, pour parler maintenant d’autre chose, une situation bien singulière qui s’est présentée il y a deux ans. Au cours de l’année 1920, un de vos prédécesseurs, monsieur le ministre, a demandé à l’Académie des Sciences de constituer une commission chargée de tracer le programme des réformes à tenter pour le développement de l’astronomie en France. Cette Commission a élaboré divers vœux qui, après approbation de l’Académie tout entière, ont été transmis à l’Administration. Mais, chose surprenante, « cette Commission n’avait pas pour mission de s’occuper spécialement du déplacement des services de l’Observatoire, question déjà pendante devant la Chambre des Députés, » (page 23 du Rapport adressé au Conseil dans sa séance du 3 mars 1921).

Ainsi une occasion unique se présente de rentrer dans la clarté et de donner au transfert projeté de l’Observatoire l’appui éventuel d’une Commission hautement compétente et de l’Académie des Sciences tout entière ! Ainsi l’Académie des Sciences est chargée de rechercher toutes les mesures utiles au développement de l’astronomie en France ! Et quelle mesure serait plus importante, dans un sens ou dans l’autre, pour ce développement que le déplacement de notre Observatoire national ? Eh bien ! pas du tout, cette question est soigneusement écartée d’avance des débats de l’Académie par ceux-là mêmes qui préconisent le plus ardemment le transfert. Sous quel prétexte ? Parce que la question serait « déjà pendante devant la Chambre des Députés. » Si on veut dire par là qu’un projet de loi est déposé devant la Chambre à ce sujet, on a dit une chose inexacte. Si on veut dire par là que des fonctionnaires partisans du transfert se sont longuement expliqués devant des Commissions parlementaires sur un sujet scientifique qu’ils se gardent bien d’évoquer devant les Commissions scientifiques, on a dit vrai.

Mais ici se place un incident savoureux que le « Rapport adressé au Conseil dans sa séance du 3 mars 1921 » relate en ces termes et qui s’est produit au sein de la commission nommée par l’Académie : « Un des membres le plus qualifiés par sa situation officielle a demandé avec insistance une diminution considérable du personnel