l’œuvre de Renan. « Je viens de lire son étude sur Job, j’ai été peiné de voir une intelligence si vigoureuse se mettre à la remorque d’une école d’outre-Rhin… Son amour pour le panthéisme allemand passe son jugement… » Quant au dernier roman de Mme Dudevant, « il est mauvais pour le fond et pour la forme, on y sent le travail à chaque ligne… » Et quel est le roman en question ? Elle et Lui. Aussi la réponse de François Buloz à ce censeur est-elle vive… Voici encore une lettre de Champfleury d’assez méchante humeur :
« Mon cher monsieur Buloz,
Vous êtes pressé par l’Annuaire et moi par mes travaux.
Vous auriez pu me faire savoir que vous ne seriez pas prêt samedi.
Je ne peux pas passer mon temps sur la route de Paris à Neuilly.
J’ai fait mes corrections et je n’en ai pas d’autres à faire.
D’ailleurs, en votre absence et celle de M. de Mars, j’ai rencontré un de vos employés fort malhonnête, un fou mal élevé. Si ma littérature déplaît à ce monsieur, je n’ai plus à me présenter à la Revue, car je veux que les gens qui vous représentent soient polis.
Ainsi donc : retard ; pas d’argent ; et malhonnêteté : voici ce que je trouve à la Revue.
Ce qui ne me satisfait pas…
P. S. — Si lundi ou mardi au plus tard je n’avais pas un acquiescement complet à mes épreuves et les humilités de votre employé, je serais désolé de donner ma nouvelle ailleurs, je ne puis attendre plus longtemps. »
Et voici la réponse de François Buloz «
« Mon cher monsieur Champfleury,
Je ne tiens nullement à publier la nouvelle d’une personne qui peut écrire la lettre que je viens de recevoir parce qu’elle ne m’a pas trouvé à mon cabinet lorsqu’elle s’y est présentée… En remboursant à la Revue la somme qu’elle vous a avancée, vous pouvez disposer comme bon vous semblera de votre travail… Quant à la Revue, elle respecte assez le public pour vouloir ne lui offrir que des œuvres correctement et convenablement