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« Attendu que les articles signés Barbey d’Aurevilly ne peuvent être considérés comme des articles de critique littéraire ; attendu que ces articles conçus dans une pensée mauvaise contiennent à l’égard de Buloz des expressions outrageantes, des termes de mépris et des invectives ; attendu qu’ils imputent en outre à Buloz des faits de nature à porter atteinte à son honneur et à sa considération, particulièrement dans le paragraphe cinquième de l’article du 30 avril ; attendu que leur publication a causé un préjudice à Buloz dont il demande réparation, et dont le tribunal peut apprécier dès maintenant l’importance… Attendu que les articles du Figaro sus-indiqués sont inconvenants et dignes de blâme…

Par ces motifs,

Condamne Jules Barbey d’Aurevilly et Jouvin solidairement à la somme de 2 000 francs à titre de dommages-intérêts… fixe à deux ans la contrainte par corps — condamne Jules Barbey d’Aurevilly et Jouvin aux dépens à titre de dommages-intérêts pour Victor de Mars.

Ordonne l’insertion des motifs et du dispositif du présent jugement dans le Figaro et cinq autres journaux au choix de Buloz et de de Mars.

Condamne Barbey d’Aurevilly et Jouvin aux dépens du procès[1]. »

Mais François Buloz n’en avait jamais fini avec cette « petite presse journalière. »


Cependant Victor Cherbuliez travaillait pour la Revue. Il préparait, non plus un roman, mais une étude sur la Benaissance, et en particulier sur le Tasse. Il écrit à F. Buloz :


3 mai 1863.

« J’ai vu à Rome, au couvent de Saint-Onuphre, la cellule où est mort ce grand poète, et le fameux masque pris sur son cadavre. Cette figure de don Quichotte exaltée et douloureuse m’a beaucoup frappé. Le système de Léonore et des amants m’avait toujours paru invraisemblable, et les recherches que

  1. Gazette des Tribunaux, 19 novembre 1863.