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FRANÇOIS BULOZ
ET
SES AMIS

VI[1]
LES LITTÉRATEURS DE L’EMPIRE


VICTOR CHERBULIEZ

Succédant petit à petit à l’aînée, une nouvelle équipe à la Revue des Deux Mondes se formait. Dès 1849, on y voit figurer parmi les romanciers Octave Feuillet ; Edmond About quelques années plus tard, puis Mme Edme Caro sous le pseudonyme mystérieux d’Albane, Amédée Achard, Henri Rivière, et aussi les meilleurs auteurs étrangers : Bret Harte, Ouida, Ivan Tourgueneff. Enfin, quatorze ans après les débuts d’Octave Feuillet à la Revue, un autre romancier apporta sa collaboration au recueil de François Buloz : ce fut Victor Cherbuliez. Cette fois-ci, le directeur était allé chercher son rédacteur à Genève. Rédacteur fécond, car son œuvre est double, et ce n’est pas seulement un romancier que la Revue accueillit ; sous le pseudonyme de Valbert, quelques années plus tard, se révéla un des essayistes les plus ingénieux de son temps.

La famille de Victor Cherbuliez était protestante et se réfugia, comme tant d’autres, à Genève. Par le mariage

  1. Voyez la Revue des 1er février, 1er mars, 1er avril et 1er septembre 1921, 1er août 1922.