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toujours de nouveaux cours plus bas et ne passait de marchés qu’à la dernière limite. Il faut tenir compte aussi de la nécessité de placer sur le marché français, et en particulier dans les services publics et dans les chemins de fer, les charbons de réparation ; ces derniers arrivaient à nos frontières à des prix très bas, en raison de la baisse du mark.

Telles sont les difficultés d’ordre général avec lesquelles ont été aux prises les charbonnages de France et de Sarre au cours de l’année 1921. D’autres, spéciales aux mines françaises de la Sarre, sont venues s’y joindre.


Les charbons sarrois, presque exclusivement consommés dans les pays allemands avant la guerre, étaient, en général, fort peu connus en France. Une large part de leur aire normale de vente, l’Allemagne du Sud, se trouvant en partie fermée, l’obligation de diriger vers la France le plus de tonnage possible, mettait les mines dans une situation géographique désavantageuse, placées qu’elles étaient à une extrémité, et non au centre de leur nouvelle zone de vente. Il y avait lieu aussi pour elles de ménager dans une certaine mesure les marchés anciens acquis en France par les mines françaises. Ce problème a soulevé, au cours de l’année 1921, une question de concurrence particulièrement délicate, notamment sur les marchés de l’Est et du Sud-Est. Ajoutons à toutes ces difficultés l’arrêt presque complet de la navigation sur le canal des Houillères pendant l’année 1921.

Tels sont les obstacles qu’eurent à surmonter les mines domaniales au cours des premières années où s’exerça leur activité commerciale.

En présence de cette situation, le Service commercial, entré le 1er mars 1921 dans son rôle de vendeur des produits des mines sous le régime de la liberté du commerce et de la libre concurrence, s’est attaché à établir des rapports de plus en plus serrés avec les consommateurs. Sept agences de vente en France ont été créées le 1er avril 1921 : leur action s’étend sur toute la France. Le rôle essentiel de ces agences, véritables prolongements du Service commercial central, est d’assurer dans la plus large mesure possible la vente directe aux consommateurs, tout en contrôlant le bénéfice honnête que le commerce doit retirer de la revente aux petits consommateurs dont les besoins ne