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Quels ont été les résultats obtenus par l’administration française ? La production nette des mines de la Sarre pendant l’année 1949, dernière année d’exploitation allemande, a été de 8 970 848 tonnes. La production nette de l’année 1920, première année d’exploitation française, a été de : 9 410 432 tonnes. Soit une augmentation de : 439 584 tonnes. Ces résultats d’une première année d’exploitation sont appréciables, si l’on songe aux difficultés et aux inévitables tâtonnements d’un début.

Bien plus, les mines de la Sarre ont été livrées à la France dans un assez médiocre état. Pendant la période de guerre, seuls les travaux d’extrême urgence avaient été exécutés, parfois provisoirement, souvent par un personnel de fortune. Pendant l’année 1920, il fallut à la fois produire et améliorer l’exploitation. Il fallut aussi rétablir la discipline du personnel qui s’était particulièrement relâchée pendant les derniers mois d’exploitation prussienne. La production nette de l’année 1921, seconde année d’exploitation française, et année de sous-consommation, a été de 9 574 602 tonnes, soit une augmentation de 164 170 sur l’année précédente, malgré les grandes difficultés traversées, pendant cette année, par tout le monde industriel.


A ces résultats encourageants, l’administration des mines veut en ajouter d’autres ; en vue d’augmenter la production, et par suite de diminuer les importations de charbons étrangers, de grands travaux sont entrepris : aménagement d’un nouveau siège d’extraction, renforcement des centrales électriques, dont la puissance doit être doublée cette année, et quadruplée dans deux ans. De nouveaux compresseurs, destinés à développer l’usage de l’air comprimé dans les mines, vont être installés ; le matériel des diverses fosses va être uniformisé, « standardisé ; » sous le régime allemand, le matériel variait d’une fosse à l’autre, entraînant ainsi des complications inouïes pour les réparations et l’entretien.

La Direction, frappée du grand nombre d’accidents mortels, s’attache à les diminuer, et y réussit ; alors qu’avant la guerre, la moyenne annuelle des ouvriers tués était de 1,2 par mille ouvriers, que cette moyenne s’est élevée à 1,9 pendant la