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situation des finances de l’Etat prussien qu’on faisait ou non des travaux neufs.

Une administration supérieure aussi compliquée et aussi dispersée, un semblable enchevêtrement de pouvoirs, n’étaient pas faits pour faciliter la conduite de l’exploitation et son développement. Les chefs d’inspection, submergés par la paperasserie, en arrivaient souvent à se confiner dans le seul travail de bureau ; obligés de négliger l’extraction proprement dite, ils en laissaient pratiquement la direction à des fonctionnaires de second rang, les porions. Ceux-ci, assurés d’une position stable et d’un avancement automatique, ne fournissaient souvent qu’une activité bien ralentie. Les résultats de la gestion des mines fiscales prussiennes de la Sarre ont été d’ailleurs à diverses époques très sévèrement jugés en Allemagne même, mais sans aucun résultat pratique.

C’est en se substituant à cette administration que nos ingénieurs durent se mettre au courant du service après l’armistice ; dès le 23 octobre 1919, un décret instituait le régime provisoire encore appliqué actuellement.

Avant tout on créa l’unité de direction ; un ingénieur en chef du Corps des mines [1] est le directeur général des mines domaniales de la Sarre, et réside à Sarrebruck ; il a, sous l’autorité du ministre des Travaux publics, une action pleine et entière sur l’administration, l’exploitation et le personnel. Il est secondé par trois directions : celles des services techniques, des services administratifs et du personnel. On a cru devoir conserver les 12 inspections prussiennes, mais on les a réparties en trois groupes, dirigés chacun par un ingénieur en chef. La conduite des exploitations fut confiée à des ingénieurs et non plus laissée entièrement aux chefs porions ; les services de réparation, d’entretien, des lavoirs et électriques, furent séparés et concentrés dans chaque groupe d’inspection ; des bureaux centraux d’études et un service central d’essai furent organisés. Alors que, sous le régime allemand, la vente des charbons était presque entièrement monopolisée par quelques gros marchands de charbon, on créa un Service commercial et de nombreuses agences de vente en France et à l’étranger, agences dont nous aurons occasion de parler plus loin. Enfin un conseil des mines

  1. M. Defline.