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LES MINES DE LA SARRE
SOUS L’ADMINISTRATION FRANÇAISE

Au moment où éclate la Révolution, le pays sarrois est terre française ; Sarrelouis en est la capitale ; la suppression des difficultés auxquelles donnait lieu l’enchevêtrement des territoires français et des pays d’Empire, avait réalisé en grande partie le projet longuement suivi par la politique française. Les places fortes de Sarrelouis et de Landau entraient dans le grand système de fortifications de notre frontière, dû au génie de Vauban. Les populations sarroises, jusqu’alors morcelées, jouirent enfin des bienfaits de l’unité administrative et politique ; la Révolution leur donna la liberté. Puis l’administration napoléonienne ouvrit dans tout le pays une ère de prospérité. A la faveur de ces événements se développa un courant de sympathie qui s’étendait dans toute la région rhénane et dont on a, depuis l’armistice, retrouvé la survivance en maints endroits. Cette sympathie existe encore, en particulier en dehors des grands centres envahis par le flot des émigrants prussiens et poméraniens ; ces derniers, abandonnant leurs pauvres plaines, sont venus, dès 1815, s’implanter en maîtres dans les riches régions de la rive gauche du Rhin. C’est la même invasion qui se produisit en Alsace après 1871 ; mais, d’une part, l’Alsace sut résister et, d’autre part, la colonisation prussienne de la Sarre dura un siècle ; elle laissa naturellement des traces profondes. Si les administrateurs de l’Empire obtinrent d’heureux et durables résultats dans la région sarroise, les techniciens français firent mieux encore.

Certains gisements carbonifères du pays étaient connus