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les usines Hohenlohe ; Héritiers Georg von Giesche ; comte de Donnersmarck (Radzionkau et Antonienhütte) ; prince de Donnersmarck (Schlesiengrube). En 1920, on a produit 82 000 tonnes de zinc brut et 21 tonnes de cadmium. Ce total représentait, en 1913, pour le zinc, 17 p. 100 de la production mondiale et 60 p. 100 de la production allemande.

Enfin, le traitement du plomb argentifère, qui a été historiquement la plus ancienne industrie silésienne, n’est plus effectué que dans deux usines, la Friedrichshütte de Tarnowitz appartenant à l’État prussien et la Walter Cronek-Hütte d’Eichenau aux héritiers Georg von Giesche. La première a produit, en 1913, 31 600 tonnes de plomb et 6 400 kilogrammes d’argent ; la seconde 8 300 tonnes de plomb et 980 kilogrammes d’argent. En 1920, le total est descendu à 18 000 tonnes de plomb et 3 100 kilogrammes d’argent. Ce total représentait, en 1913, le quart de toute la production allemande.

Par cette énumération rapide des principales usines silésiennes, on aura pu voir assez leur caractère allemand ; mais la population qui y travaille est presque partout polonaise. Promenons-nous dans cette zone d’activité intense, où de toutes parts, les cheminées déversent leurs fumées ; en dehors des bureaux miniers ou des magasins, nous n’y rencontrons guère que des Polonais ou des Juifs. Les Polonais se sont groupés autour de leur religion catholique, comme l’ont fait si souvent les peuples soumis à un envahisseur de religion différente : la forme de sujétion la plus impossible à supporter et presque la seule qui ne soit pas rapidement prescrite par le temps. Avant la guerre, les Polonais s’étaient à peu près réconciliés avec les Autrichiens, eux aussi catholiques ; mais chacun sait la profondeur de haine qu’ils gardaient pour les Russes ou les Prussiens. Chacun se rappelle également combien furent là violentes les luttes du Kulturkampf et combien énergiques, combien bru- taux les efforts des Prussiens pour germaniser. Quant aux Juifs, ce sont ceux que l’on observe sur toute la longueur des Carpathes et que nous ont si bien décrits les frères Tharaud : les longues lévites, les casquettes noires, les cheveux en tirebouchon, les barbes abondantes, les manières tour à tour obséquieuses ou hautaines.

Passons au côté commercial de ces entreprises. Les immenses richesses naturelles et le développement industriel, sur lesquels