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atteint 166 000. Mais la production individuelle a beaucoup baissé là comme partout dans les dernières années. On est tombé de 355 tonnes par tête et par an en 1913, à 190 en 1920.

Sur les 43 millions de tonnes extraites, les mines elles-mêmes consomment 4 raillions. 3 millions vont aux fours à coke, 2 millions aux usines à fer, 1 million aux usines à zinc et à plomb. L’on exportait, avant la guerre, en Autriche et en Russie, environ 10 millions de tonnes et le surplus, soit à peu près la moitié du total, était expédié dans le reste de l’Allemagne. Avec le partage, le marché russe, qui était surtout polonais (industrie du fer et cotonnades), subsistera. Il n’y aura sans doute pas grand changement dans le sens autrichien. Seuls, les courants commerciaux allemands pourront être amenés à se modifier, mais après la période de quinze ans prévue par la décision de Genève et pour les régions éloignées : l’Est de l’Allemagne devant garder son avantage à se servir de charbon silésien. Il y aura donc peu de changement au total, si ce n’est que les mines restées à l’Allemagne accapareront sans doute davantage le marché allemand et les mines devenues polonaises le marché polonais.

On a produit, en 1913, 2,5 millions de tonnes de coke (chiffre qu’on a retrouvé en 1920 après avoir un moment bénéficié de la guerre). En même temps, on obtenait 32 000 tonnes de sulfate d’amoniaque, 26 000 de benzol, etc.

Cette production de charbon se répartissait de la manière suivante, en 1912 : mines fiscales, 16,87 pour 100 avec 21 000 ouvriers ; Héritiers Georg von Giesche, 10,17 pour 100 avec 12 000 ouvriers ; Société de Kattowitz, 10,17 pour 100 ; Association de Königs et de Laura hütte, 8,40 pour 100 ; Graefliche Schaffgottsche Werke, 6,44 pour 100 ; Hohenlohe, 5,51 pour 100 ; Comte de Ballenstrem, 5,47 pour 100 ; Prince de Donnersmarck, 5,47 pour 100 ; Comte Henckel von Donnersmarck, 5,06 ; Donnersmarckhütte, 4,48 ; Société de Rybnik, 4,04 ; Prince de Pless, 3,68, etc. On remarquera la proportion des mines appartenant à de grands propriétaires terriens. C’était un des caractères propres à la Silésie que cette persistance d’une féodalité peu à peu industrialisée.

Parmi les grandes mines, la Königsgrube a pris la tête en 1911 avec 2,8 millions de tonnes ; puis vient la Königin Luise Grube, etc... ;