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Mais tous les gouvernements qui ont présidé à la fin du XVIIIe siècle et à la naissance du XIXe, ont eu beau jeu pour paraître exercer leur action bienfaisante sur le développement du commerce, de l’industrie et des communications, par le fait seul qu’ils sont arrivés au moment où l’on commençait à connaître la houille et la vapeur, à développer, sous toutes ses formes, la chimie et la science industrielle. Quoi qu’il en soit, c’est vers ce moment-là que sont nées, en Silésie, les industries de la houille, du fer et du zinc, qui ont, par conséquent, environ un siècle et quart.

Les chiffres que je vais donner montreront qu’on était arrivé, en 1913, à 43 millions de tonnes de houille occupant 121 000 mineurs, 1 800 000 tonnes de coke, 963 000 tonnes de fonte, 85 000 tonnes de blindages d’acier, 500 000 tonnes de minerais de zinc ou 82 000 tonnes de zinc brut, 42 000 tonnes de plomb, 7 300 kilogrammes d’argent, 160 000 tonnes d’acide sulfurique, etc.

Parallèlement à ce développement, on a vu grandir les villes comme une sorte de sous-produit métallurgique. Beuthen avait 22 000 âmes en 1880, 34 000 en 1892, 52 000 en 1905. Entre 1880 et 1905, Königshütte a passé de 27 500 âmes à 58 000 ; Tarnowitz de 7 000 à 11 000 ; Gleiwitz de 15 000 on 1880 à 52 000 en 1900 ; Kattowitz de 13 000 à 32 000 dans la même période, etc.

Examinons maintenant ces diverses industries l’une après l’autre, en nous bornant désormais à la Haute-Silésie allemande qu’intéresse seule le partage et dont les 1 263 entreprises mentionnées par le dernier annuaire silésien suffiront d’ailleurs amplement à nous occuper.

La première richesse minérale, à laquelle nous pensons aussitôt dans ce pays, est la houille. Son extraction n’a commencé qu’en 1754. En 1770, on produisait à peine 800 tonnes de houille et, en 1799, 38 000. Au cours du XIXe siècle, la production a suivi une marche accélérée. En 1871, on était à 6,5 millions de tonnes ; en 1911, à 37 millions ; en 1913, à 43,8 millions. Pendant la guerre, l’éloignement de la zone militaire a favorisé ce district où, après être tombé un instant à 37,4 millions de tonnes en 1914 par le départ des ouvriers, on est remonté, en 1917, à 43 millions (à peu près le chiffre de notre production française). En 1920, le nombre des mineurs y a