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arrive près du jour et a donné naissance à toute la vieille industrie silésienne. Au-dessus de lui viennent enfin les couches de la conque généralement horizontales, où l’on rencontre encore un niveau dit de Ruda, qui contient à lui seul 38 mètres utilisables.

Au total, on compte, dans l’Ouest, 477 couches de charbon donnant une épaisseur totale de 272 mètres, dont 172 utilisables ; dans l’Est, 105 bancs formant 100 mètres de charbon, dont 62 immédiatement utiles. Les conditions d’exploitation sont parfaites. Peu de grisou dans la partie allemande et russe (bien que la partie autrichienne soit très grisouteuse) ; solidité permettant de réduire les boisages au minimum ; régularité complète. Avant les mouvements socialistes de ces dernières années, un mineur pouvait abattre, dans certaines mines, jusqu’à 6 et 8 tonnes de charbon par jour, mettant donc le prix de l’abattage à 0,50 franc et le prix de vente sur place à 3 ou à 4 francs par tonne. C’est la quantité de houille que nous avons payée dernièrement en France près de 100 fois plus cher. Par suite, les résultats techniques, tout en subissant la dépréciation générale, sont restés si favorables qu’on a pu songer un moment, il y a quelques mois, à faire venir chez nous du charbon polonais à travers toute l’Allemagne.

Mais cette richesse en houille n’est pas, malgré son importance, la seule ressource minérale de la Haute-Silésie. Avant de passer aux industries métallurgiques qui en sont la conséquence, il faut encore nous arrêter devant les minerais de zinc, de plomb et de fer, qui se présentent superposés au charbon sur une même verticale. Cette coexistence de deux richesses minérales entièrement distinctes et indépendantes, mais pourtant associées dans l’étendue d’une même concession, est un fait tout accidentel et, par conséquent, si exceptionnel qu’on pourrait à peine lui comparer, dans le monde, deux ou trois autres cas analogues : par exemple, le charbon exploité au-dessus de l’or à l’Est de Johannesburg au Transvaal. Je me suis trouvé parler incidemment d’un manteau peu épais recouvrant le houiller, à l’occasion duquel j’ai écrit le nom de trias. C’est dans les calcaires triasiques que se sont déposées en profondeur des imprégnations sulfurées de zinc, de plomb et de fer. Au voisinage de la surface, ces sulfures, sous l’influence des eaux superficielles, ont donné des amas de calamine (carbonate de zinc) et des