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à l’impression de misère que l’on cherche à produire maintenant.

Si l’on prend une autre base de calcul, l’extraction a été, en 1913, de 43,8 millions de tonnes pour les 58 mines de la Haute-Silésie allemande ; plus 9,6 millions de tonnes (45 mines) en Autriche et 4,8 (31 mines) en Russie. A ce taux, l’extraction pourrait être continuée certainement pendant 274 ans et probablement pendant 4 000 ans, tandis que la France ne pourra pas subvenir à sa consommation actuelle, même sans l’augmentation normale, pendant 300 ans.

Il est inutile d’insister sur cette magnifique richesse ; mais il peut y avoir intérêt à la préciser. Nous avons vu que le bassin silésien remplit une vaste conque dont la largeur dépasse 80 kilomètres au Nord vers Tarnowitz et 40 au Sud vers Märisch Ostrau : la longueur visible étant d’environ 100 kilomètres. Dans ce bassin se sont superposés deux paquets de couches charbonneuses offrant des caractères différents : à la base, les couches du bord (Rand-gruppe) ; au sommet, les couches de la conque (Mulden-gruppe). Notre carte en montre la répartition. A la base du second système (le plus élevé), vient un faisceau d’une importance industrielle toute particulière : les couches de la selle (Sattel-flötze), qui forment un dôme autour de Königshütte, et qui ont contribué pour une très grande part aux exploitations, surtout autrefois. Dans l’ensemble, les dislocations sont restreintes et nullement comparables à celles qui affligent nos bassins houillers français. Cependant, à l’Ouest, les couches du bord sont séparées des couches de la conque par un grand accident, dit faille d’Orlau, que l’on a considéré comme un plan d’érosion.

Pratiquement, la disposition et la valeur des couches charbonneuses diffèrent dans ces deux groupes : l’inférieur d’origine marine, le supérieur saumâtre ou lacustre. Les couches du bord, les plus anciennes, contiennent des bancs d’excellent charbon à coke souvent minces, avec des grès fins et schistes sableux. Elles sont fréquemment un peu plissées. On y connaît 79 mètres de charbon, dont 52 exploitables, dans 221 couches. Puis viennent les couches de la selle qui, dans l’Ouest, sont au nombre de six, avec 27 mètres de bon charbon. Ce système prend son maximum d’extension dans une zone large d’environ 10 kilomètres, au nord de Kattowitz, où le charbon