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l’Allemagne possédait, en superficie, 53 pour 100 du bassin ; l’Autriche 39 pour 100 et la Russie 8 pour 100. Par l’effet des derniers sondages et par le partage, la Pologne possède aujourd’hui 52 pour 100 ; l’Allemagne 33 pour 100 ; la Tchéco-Slovaquie 15 pour 100. On voit qu’il ne faut pas oublier les anciennes zones autrichienne et russe, comme on a quelque tendance à le faire, parce que, dans les litiges récents, elles ont eu le bonheur de n’avoir pas d’histoire.

Mais, bien plus que l’étendue superficielle, ce qui est intéressant, ce sont les réserves en houille, dont les explorations minutieuses ont permis d’établir le cubage avec une approximation très suffisante. Ces réserves peuvent être, d’après l’usage des mineurs, évaluées de deux manières : en réserves actuelles dès à présent reconnues et utilisables ; ou en probabilités et possibilités d’avenir. On compte, notamment, parmi les secondes, toutes les couches que leur profondeur empêcherait aujourd’hui d’exploiter avec bénéfice sans qu’il y ait impossibilité technique et de même celle qui, tout en dépassant une épaisseur de 30 centimètres considérée comme limite pratique, semblent présentement trop pauvres pour être travaillées avec avantage.

Les derniers calculs de 1913 donnaient, comme réserves actuelles de la Haute-Silésie allemande, 10 milliards de tonnes et 156 milliards de réserves probables ou possibles : les chiffres correspondants pour le bassin westphalien étant de 56 et 157. Il faut ajouter, pour la Pologne russe (bassin de Dombrowa) 2,5 milliards de tonnes et, pour le district autrichien de Märisch Ostrau, Karvin et Cracovie, 3 milliards prouvés, plus 25 milliards probables. En additionnant ces chiffres, on trouve là un bloc approximatif de 200 milliards de tonnes. Comme ces milliards ne représentent sans doute pas une idée très nette au lecteur malgré l’habitude que nous avons prise en finances de jongler avec les chiffres, j’ajouterai, à titre de comparaison, que toutes les ressources en houille de la France (lignites exclus) ont été, dans les mêmes conditions, évaluées à environ 16 milliards de tonnes (dont 4 milliards assurés et 12 probables). Autrement dit, la seule Haute-Silésie allemande atteinte par le dernier partage représente dix fois toute notre richesse en houille française et la Westphalie un peu plus. Ces chiffres, extraits de documents officiels allemands publiés à une époque où l’Allemagne étalait orgueilleusement sa richesse, ne correspondent pas précisément