Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 10.djvu/426

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’affleure pas partout au jour ; il lui arrive d’être caché par un manteau de trias ou de tertiaire ; mais ce recouvrement est facile à percer. L’épaisseur des terrains contenant du charbon est très grande : environ 7 kilomètres dans l’Ouest, près de 3 kilomètres dans l’Est. Là se dissimulent les énormes ressources en houille qui rendent le bassin silésien presque comparable à celui de la Westphalie, sinon comme production actuelle, du moins comme possibilités d’avenir.

Ces ressources, on ne les a découvertes que peu à peu. On a, comme toujours, commencé par les régions où les couches de charbon se montrent au jour et sont souvent exploitables à ciel ouvert : c’est-à-dire par l’axe de Gleiwitz, Zabrze, Königshütte, qui reste encore aujourd’hui la principale région industrielle, en même temps que la plus ancienne. Puis on s’est progressivement enhardi et l’on a percé le sol d’innombrables sondages de plus en plus méridionaux. Ainsi les évaluations des réserves en combustibles, au lieu de s’abaisser au fur et à mesure de leur exploitation, ont grandi avec le temps jusqu’aux chiffres que nous résumerons tout à l’heure.

Dans peu de régions, les sondages à grande profondeur ont été aussi multipliés qu’en Haute-Silésie et, nulle part, ils n’ont atteint des profondeurs semblables. Pour en donner une idée, bornons-nous à signaler le sondage de Paruschowitz près de Rybnick, qui a été poussé jusqu’à deux kilomètres de la surface et qui, depuis 210 mètres, est resté constamment dans le terrain houiller, traversant successivement 83 couches de houille avec une épaisseur totale de 87 mètres en charbon. Celui de Czuchow est descendu plus bas encore, jusqu’à 2 239 mètres et a recoupé 163 couches de houille. On pourrait en noter une dizaine d’autres qui ont dépassé 1 200 mètres avec des résultats comparables. Chacun de ces sondages a été exécuté par le procédé dit au diamant qui permet de découper dans le sol et d’extraire au jour une longue tige de pierre, une « carotte », dont on peut ensuite à loisir observer toutes les particularités. L’ensemble du bassin, dans sa partie autrefois allemande et autrichienne, est donc très bien connu, et la richesse qu’on lui attribuait s’est trouvée très accrue. : Du côté russe seul, la formation est apparue plus limitée dans son extension, mais pourtant encore magnifiquement fournie de houille.

Comme conclusion, on admettait, il va quelques années, que