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APRÈS LE PARTAGE

LA SILÉSIE
MINIÈRE ET INDUSTRIELLE

Le traité de Versailles, conçu dans l’idéal des théories et des rêves, interprété dans la réalité, entraîne de nombreux paradoxes économiques et sociaux qui contribuent à l’universelle misère, aux haines généralisées du temps présent. Avant que la logique ait repris tous ses droits, on verra bien d’autres dissentiments, bien d’autres souffrances, bien d’autres guerres. Parmi ces paradoxes, il en est qui n’apparaissent qu’à la réflexion et pour ainsi dire à l’usage ; ceux-là ne sont pas encore mis en pleine lumière. Mais d’autres sautent immédiatement aux yeux et, notamment, ceux qui résultent d’impossibles frontières insouciantes de la topographie, des besoins industriels, du passé. A voir une carte géographique de l’Europe actuelle, il semblerait qu’un mauvais génie se soit volontairement appliqué à multiplier les causes de conflit et d’incendie. Après une telle crise, on a fait tout le contraire de ces remembrements préconisés dans notre zone rouge du front. On a laissé courir sur le papier des tracés de frontières qui ressemblent à un peloton de fil embrouillé par un chat. La cause latente en est toujours dans des appétits contradictoires que l’on a essayé d’équilibrer ; mais ces appétits ont trouvé comme prétexte le droit légitime et incontestable des peuples à disposer d’eux-mêmes : droit qui