Page:Revue des Deux Mondes - 1922 - tome 10.djvu/398

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHATEAUBRIAND
ET SON MINISTRE DES FINANCES
D’APRÈS UNE CORRESPONDANCE INÉDITE

III. [1]


X. — LE CONGRÈS DE VÉRONE

Le 13 octobre 1822, après s’être reposé tout un mois à Paris des fatigues que lui avait imposées, pendant son ambassade à Londres, une activité véritablement merveilleuse, Chateaubriand arrive à Vérone où il aura enfin « son » Congrès !

Le soir même de son arrivée, à peine installé dans « la maison toute montée » où l’attendaient ses deux secrétaires de légation, il griffonne un billet à M. Le Moine ; c’est que» l’excellent ami)> doit continuer d’assurer la remise de ses lettres à Mme Récamier, et que l’ambassadeur a quitté celle-ci sur un léger dissentiment. Une fois de plus, il l’a mise en demeure « d’arranger » un peu mieux leur vie, de lui donner un peu plus de son temps ; il semble qu’elle ait parlé d’aller faire une retraite de plusieurs mois en Italie ; il lui a juré qu’il l’y suivrait, dès la clôture du Congrès : il l’a laissée indécise : elle doit lui écrire là-bas sa résolution. Il insère donc une lettre pour elle [2] dans ce billet pour M. Le Moine :

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 juin 1922.
  2. C’est la lettre publiée sous le n° 841 dans la Correspondance générale (III, p. 266), et à laquelle M. Louis Thomas suppose la date du 12 octobre : c’est le 13 qu’il faut lire. Chateaubriand est parti le 13 au matin de Milan, et arrivé à Vérone dans la soirée. Il est vrai qu’il écrit à Mme de Duras « ce mardi 15 octobre : « je suis arrivé hier... » Mais, comme il fait sa correspondance tard dans la nuit, il lui arrive parfois de se tromper d’un jour en plus ou en moins pour les dates.