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LES IDÉES DE
M. FRANK VANDERLIP

Nous n’avons pas à présenter au public français la personnalité américaine de M. Frank Vanderlip, qui s’est déjà fait connaître, depuis la guerre, par des missions, des discours, des interviews, où s’est affirmé son désir de jouer un rôle, en apportant des solutions aux problèmes européens. Son nom vient de retentir dans la Presse, en raison des fonctions, assez mal définies du reste, qu’il a remplies à la Conférence de Gênes où, sans avoir reçu aucun mandat, il figura comme observateur et comme journaliste aux côtés de l’ambassadeur des États-Unis en Italie.

Son histoire est celle d’un « self made man, » qui, par sa vaste intelligence et sa puissance de travail, s’est élevé au rang de ces hommes d’affaires dont s’honorent les États-Unis, parce qu’ils sont représentatifs des qualités de la race et de son esprit d’entreprise. Après une carrière, modeste en ses débuts, de rédacteur, puis de propriétaire d’un journal à Chicago, il fit en 1901 une importante évolution, en acceptant le poste de vice-président de la National City Bank de New-York, la plus puissante Banque Nationale américaine. Il en prit la Présidence, de 1909 à 1920, en même temps qu’il apportait sa collaboration, également comme Président, dans une grande Société industrielle : l’American International Corporation.

Lorsque les États-Unis entrèrent dans la guerre, M. Vanderlip eut le beau geste de résigner ses fonctions à la National City Bank, qu’il avait conduite à un haut point de développement par la création de nombreuses agences à l’étranger, pour mettre ses services à la disposition de son Gouvernement. Il accepta un poste important au Secrétariat d’État des Finances, et comme le journaliste qui sommeille en lui ne perd jamais ses droits, il ne laissa pas