Page:Revue des Deux Mondes - 1921 - tome 65.djvu/876

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CHATEAUBRIAND
ROMANESQUE ET AMOUREUX

Il y a une vingtaine d’années, dans un article sur Chateaubriand et les Mémoires d’outre-tombe[1], j’ai publié ici même, au complet pour la première fois, une confession amoureuse de René vieilli, que j’avais découverte parmi les manuscrits de la Bibliothèque nationale. Ce superbe et curieux morceau ne pouvait manquer de provoquer d’ingénieux commentaires. Emile Faguet, Eugène-Melchior de Vogué, l’abbé Pailhès, Maurice Masson se sont jadis successivement appliqués au petit problème littéraire et sentimental que soulevait cette publication. Tout récemment, M. Gabriel Faure a repris la question dans une charmante plaquette. Je voudrais y revenir brièvement à mon tour et, en m’aidant de ces divers travaux, indiquer la solution que j’en aperçois aujourd’hui, — très différente, je dois en convenir, de celle que je proposais autrefois.


Sur la foi de certaines indications du manuscrit, — ou plutôt de la copie qui y était jointe, — j’avais admis fort simplement que ces pages brûlantes et douloureuses devaient faire primitivement partie des Mémoires d’outre-tombe, et qu’elles se rattachaient à un épisode particulier du célèbre livre. Je

  1. Voyez la Revue du 1er avril 1899 et notre Chateaubriand, études littéraires, 2e édition, Hachette, 1912. — Cf. Emile Faguet, Amours d’hommes de lettres, Société française d’imprimerie et de librairie, 1907 ; — Eugène-Melchior de Vogué, les Inconnues de Chateaubriand (Gaulois, 2 décembre 1904) ; — P. Maurice Masson (Revue d’histoire littéraire de la France, janvier-mars 1905) ; Paul Gautier, Une Enigme littéraire (Ibid. octobre-décembre 1920) ; — Gabriel Faure, Chateaubriand et l’Occitanienne, L. Carteret, 1920.