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auparavant, quand il lui avait faussé compagnie, brusquement, en quittant nuitamment ce port, pour mettre fin à tout entretien diplomatique.


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Le voyage du Volta, portant M. Tricou au Japon, se poursuivit comme un agréable délassement pour tout son personnel, heureux d’échapper ainsi pendant quelque temps à l’atmosphère orageuse des conflits franco-chinois incessants ; après un séjour très intéressant à Tokio, il se termina, au retour, à Haï-Phong, où nous quitta définitivement notre éminent et sympa-tique passager, à notre grand regret.

Dans cet intervalle, les événements avaient pris un nouveau cours, sous l’énergique impulsion de M. Jules Ferry, président du Conseil : il était évident que le parti de la paix ayant repris la prépondérance au Tsong-Li-Yamen et à la cour impériale, devant la menace d’un renforcement considérable et progressif de nos opérations militaires et maritimes au Tonkin, il suffisait d’une occasion pour provoquer de sa part de nouvelles propositions pacifiques.

Or, cette occasion se présenta dans les circonstances suivantes.

Dans un des déplacements du Volta motivés par les missions que me confiait l’amiral Lespès, depuis mon retour du Japon, j’eus l’occasion d’offrir passage, jusqu’à Canton, a un commissaire de haut rang des douanes impériales, M. Détring : j’avais fait sa connaissance, dans ma campagne précédente, à Tien-Tsin, où il remplissait alors cette même fonction.

M. Détring était de nationalité allemande, mais il avait toujours entretenu les meilleures relations avec nos compatriotes et notre consul dans ce port. Par la nature de son service et sa connaissance de la langue chinoise, il était d’ailleurs en rapports fréquents avec le vice-roi, dont il avait gagné la confiance.

Comme il s’enquérait avec empressement, auprès de moi, des moyens que je croyais les meilleurs pour amener entre la France et la Chine une entente que désirait beaucoup, naturellement, son chef, sir Robert Hart, le directeur général des douanes impériales, je saisis l’occasion de lui faire connaître, nettement, ma façon de voir à cet égard.

« Au point où en sont les choses, lui dis-je, la France, en