masse et à bas prix, — la place que nous occupons est infime. Qu’on en juge par ce tableau :
Quintaux | « | |
---|---|---|
France | Allemagne | |
Produits coloniaux | 331 | 1 463 |
Tabac | 0 | 12 708 |
Sucre | 0 | 1 232 |
Céréales, malt, farineux, fruits secs | 1 261 373 669 | |
Bois, charbon | 112 | 19 441 712 |
Papiers et articles en papier | 82 | 49 888 |
Quincaillerie (coutellerie, serrures, objets pour le bâtiment) | 4 491 | 412 004 |
Machines et appareils | 155 | 122 514 |
Sel | 0 | 176 060 |
Produits chimiques | 0 | 372 638 |
En Autriche, tout le commerce est centralisé : Centrale de la graisse, Centrale des sucres, Centrale des spiritueux et liqueurs, etc. Ces Centrales prétendent faire du commerce avec la France un acte unilatéral, au bénéfice de la seule Autriche. Ce sont elles qui font obstacle à l’entrée de nos produits, car nos produits concurrencent les leurs. Voici, par exemple, la Centrale des spiritueux et liqueurs. Elle s’oppose formellement à l’importation des produits français. La raison s’en explique facilement. Toutes nos liqueurs, tous nos vins sont contrefaits ou imités en Autriche. Les fabricants autrichiens de « faux Champagne, » de « faux bourgogne, » ou de « bordeaux » frelaté, ne veulent pas que nos produits viennent, sur place, établir leur supériorité. Ils préfèrent, en usant de l’étiquette française, se réserver un monopole fructueux, car les vins français, uniformément appréciés, sont vendus très cher.
Ce n’est du reste pas seulement à nos vins que le marché autrichien est fermé, mais à nos soieries, à nos parfums, etc. Aux devantures s’étalent des produits italiens, hollandais, Scandinaves, suisses et allemands. Les seuls produits français qui’ soient en vente, sont des imitations et des contrefaçons[1].
- ↑ L’interdiction qui frappait les objets de luxe a été supprimée, le 15 juin dernier ; mais la situation n’en est pas plus favorable à nos commerçants. Les droits de douane sont devenus si élevés qu’ils sont prohibitifs : 3 000 couronnes par bouteille de Champagne.