largement payés. Quand ils veulent une augmentation, ils se mettent en grève. Mais les fonctionnaires de l’Etat : professeurs à l’Université, magistrats, employés des chemins de fer, des postes et télégraphes, etc. ont des traitements qui, en dépit des augmentations accordées, demeurent tout à fait insuffisants.
Il faut se rendre compte, en effet, que, depuis 1914, la vie coûte, en moyenne, cent cinquante fois plus cher. Voici, à titre de document, un tableau comparatif de quelques-uns des prix d’avant-guerre et de ceux d’à présent :
Couronnes 1914 | « 1921 | ||
---|---|---|---|
Farine | 1 kilo. | 0,40 | 70 |
Bœuf | « | 2 | 300 |
Porc | « | 2,60 | 300 |
Veau | « | 2 | 300 |
Beurre | « | 2 | 400 |
Café | « | 3 | 440 |
Sucre | « | 0,80 | 138 |
Lait | 1 litre | 0,20 | 20 |
Un costume d’homme | 120 | 16 000 | |
Un chapeau | 15 | 1 500 | |
Une paire de chaussures | 25 | 4 000 |
L’attaché commercial français a eu l’idée intéressante d’établir le budget d’un employé viennois pendant un mois. On trouvera, en regard, les prix du printemps et de l’automne de 1920, avec ceux du printemps de 1921 :
Printemps 1929 | Automne 1920 | Printemps 1921 | |
---|---|---|---|
Pour un célibataire | 3 678 | 4 068 | 11 031 |
Si l’employé est marié | 5 385 | 11 270 | 17 110 |
S’il a deux enfants | 7 320 | 14 590 | 21 760 |
Actuellement (printemps de 1921), un employé célibataire gagne, par mois, de 4 800 à 1 000 couronnes. S’il est marié, il a de 6 000 à 7 000 couronnes ; s’il a deux enfants, il est payé de 8 600 à 12 000 couronnes.
La disproportion est considérable, on le voit, entre son traitement réel et celui qu’il lui faudrait pour subvenir aux dépenses indispensables. Ainsi, nous arrivons à cette conclusion : les gens de moyenne condition, même ceux qui travaillent, sont forcés de consacrer entièrement le peu qu’ils ont à se nourrir.