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L’EXPANSION FRANÇAISE À L’ÉTRANGER

ÉCRIVAINS FRANÇAIS EN HOLLANDE
PENDANT LA DEUXIÈME MOITIÉ DU XVIIe SIÈCLE

L’un des plus beaux sujets qui puissent s’offrir à un historien français, est l’étude de la diffusion de notre civilisation à travers le monde. Ce n’est pas qu’elle n’offre à l’amour-propre national que des motifs de satisfaction. Notre émigration, — mettez à part les deux moments de la Révocation de l’Édit de Nantes et de la Révolution, — n’a jamais été considérable ; et dans tous les pays d’outre-mer, y compris parfois nos propres colonies, l’élément français ne compte guère.

Mais le personnel que nous avons fourni à l’étranger ne doit pas être évalué seulement au point de vue de la quantité : le point de vue de la qualité n’a pas moins d’importance. Et, de ce côté-là, nous nous relevons sensiblement. La difficulté est que la quantité se constate facilement, tandis que la qualité, à ce qu’il semble, ne se mesure pas.

Un professeur américain, il y a quelques années, a trouvé un moyen ingénieux de la faire apparaître. Les statistiques de l’émigration aux États-Unis nous placent à peu près au dernier rang des nations européennes. Par le nombre, nous ne comptons pas dans la formation de ce grand peuple. Mais en établissant à l’aide de la Biographie Nationale la liste des hommes qui ont, à un titre quelconque, marqué leur passage dans l’histoire des États-Unis, le professeur Rosengarten s’est aperçu que, après l’élément anglo-saxon, l’élément français était celui qui avait le