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enseignements, par leurs appuis matériels et moraux, par leurs immunités fiscales et par l’adaptation de leur législation au concours des capitaux collectifs et particuliers, le maintien et l’amélioration des forêts existantes, l’aménagement sylvo-pastoral des montagnes et le reboisement des surfaces dénudées. »


VI. — CONCLUSION

Le devis de la Régénération forestière s’élève, comme nous l’avons vu, à 1 730 millions d’avant-guerre et l’application de la politique forestière libérale développée par M. le sénateur Chauveau, par M. Guton, ancien directeur de l’Ecole forestière et par l’Association centrale pour l’aménagement des montagnes, ferait participer les capitaux privés à la majeure partie de la dépense, ce qui réduirait aux environs d’un milliard l’avance à faire par l’État.

Nous savons aujourd’hui comment, pour avoir ajourné le reboisement, nous avons subi un allongement de la guerre qui coûte à l’État plus de cinquante milliards, de sorte que l’État a dû dépenser ainsi plus de cinquante fois ce qu’il avait cru économiser. Cet enseignement de la guerre ne saurait être perdu de vue, et un pareil genre d’économies à rebours ne peut pas être renouvelé.

La régénération forestière, indispensable pour conjurer l’inondation, pour alimenter les voies navigables, pour suppléer à l’insuffisance de nos gisements houillers, pour empêcher la dépopulation et pour produire les bois nécessaires à l’industrie, est indispensable aussi pour la Défense nationale ; et tout ajournement de l’énergique effort qu’il faut accomplir pour le réaliser serait le comble de l’imprévoyance.


PAUL DESCOMBES.