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prendre des engagements trop importants. Il estime même qu’en présence de la situation instable dans laquelle se trouvent certains États, au point de vue monétaire, le mieux est encore d’assurer son change au moment de la conclusion de contrats, ou de n’acheter que jusqu’à concurrence des fonds disponibles.

Nous ne pouvons que souscrire à ces réflexions, qui traduisent assez bien la prudente réserve de la France, concernant la fabrication de crédits internationaux, avec immixtion de l’État dans la création de Bons, pour relever le commerce extérieur, à l’aide de cette nouvelle monnaie d’échange.

Cette revue sommaire des plus importants sujets discutés par le Comité des Finances suffit à montrer la nature des travaux du Congrès de Londres et comment il faut apprécier leur résultat.

Les problèmes qui se dressent aujourd’hui devant le monde ne peuvent être résolus qu’avec un persévérant effort, et par l’entr’aide économique et financière de toutes les nations, puisque c’est une crise générale qu’il s’agit de conjurer. Sur ce point, la Chambre de commerce internationale n’a pas la prétention de détenir des vérités intégrales, mais elle groupe les bonnes volontés pour tracer les lignes indicatrices des solutions possibles et pour mettre celles-ci en mouvement, sous la forme de résolutions qui peuvent s’imposer à l’attention des Gouvernements de tous les pays.

Nous avons, en France, un peu trop l’habitude de traiter les Congrès comme de simples échanges de discours, sans portée efficace, ou même, plus exactement, comme des corvées, auxquelles s’efforcent d’échapper ceux qui pourraient y apporter un concours utile par leur expérience ou leur situation sociale. Il n’en est pas de même à l’étranger, notamment dans les pays anglo-saxons, où l’on assigne à ces réunions beaucoup plus de valeur qu’aux débats des assemblées politiques.

Tout d’abord, le Congrès offre cet avantage de mettre en contact des hommes de professions différentes, mais de grande autorité, chacun dans sa branche professionnelle, et qui peuvent, par conséquent, se rejoindre et se compléter pour l’étude des grandes questions économiques ou financières. C’est un