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de la part de nos amis anglo-saxons, car ce sont en somme, pour eux d’importants clients dont il s’agit de rétablir la faculté d’achat, en attendant que l’Allemagne, l’Orient et surtout la Russie viennent reprendre leur place ancienne parmi les grands marchés de consommation.

C’est dans cette atmosphère spéciale que s’est tenue, au Congrès de Londres, l’importante réunion consacrée aux Crédits internationaux.

Les honneurs de la séance ont été réservés à un projet, sorti de la Conférence de Bruxelles, et qui, depuis, a fait son chemin dans le monde, sous le nom de « projet Ter Meulen, » du nom de son auteur, un banquier d’Amsterdam, représentant de son pays à la Société des Nations.

Le but de cette organisation est de permettre aux nations appauvries de se procurer les ressources nécessaires à leurs importations essentielles, alors qu’elles sont actuellement incapables d’obtenir des facilités de paiement, par le mécanisme ordinaire des opérations de banque. Quant aux voies et moyens, ils peuvent se résumer en un mot : restaurer le crédit international, en permettant à l’emprunteur d’offrir, quelle que soit sa situation monétaire, une base sérieuse de garantie.

En raison de l’importance de ce projet, auquel la Société des Nations a déjà donné son approbation et qui a l’ambition de relever le commerce extérieur, nous croyons devoir en rappeler ici les grandes lignes, d’autant plus qu’il est destiné à subir, très prochainement, l’expérience d’une première réalisation.

Le premier acte consiste dans la formation d’une « Commission internationale, » constituée sous les auspices de la Section financière de la Société des Nations et qui comprendra des banquiers et hommes d’affaires de grande notoriété, dont on ne pourra discuter la compétence ou l’impartialité. C’est devant cette Commission que les Gouvernements désireux d’adhérer audit projet devront faire connaître les gages qu’ils sont en mesure de fournir, pour la garantie des crédits commerciaux susceptibles d’être accordés, soit à eux-mêmes, soit à leurs nationaux, par les vendeurs, dans les pays d’exportation.

Suivant examen de ces gages, la Commission fixera la valeur en or des crédits qu’elle serait disposée à autoriser, et en représentation desquels le Gouvernement intéressé pourra émettre propres obligations, avec indication des garanties matérielles