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Chancelier d’Angleterre, cette confiance générale, qui est nécessaire au relèvement des affaires et au placement des capitaux. A chaque année suffit sa peine et, pour aujourd’hui, contentons-nous de noter avec satisfaction que ces questions si controversées ont au moins l’avantage d’être nettement posées et mises à l’ordre du jour des grandes assemblées internationales. Ce que nous apprend, en effet, le Congrès de Londres, c’est que dans des pays comme l’Angleterre ou les Etats-Unis, une élite de bonnes volontés se forme pour étudier, avec les représentants des nations dévastées par la guerre, la France, la Belgique, l’Italie, la Pologne, etc., le principe d’une étroite coopération dans l’œuvre de la restauration. C’est déjà là, pour la Chambre de commerce internationale, un premier résultat, en attendant qu’avec l’art des préparations nécessaires, elle puisse faire passer les résolutions votées à Londres dans le domaine des réalisations.


CRÉDITS INTERNATIONAUX

Parmi les plus importants problèmes dont le Congrès de Londres ait eu à s’occuper, au point de vue économique, il faut citer celui des crédits internationaux pour l’exportation. C’est la grave question mise à l’ordre du jour, dans un certain nombre de pays, afin d’écouler à l’étranger les stocks de matières premières ou les fabrications que ne peut absorber le marché intérieur. Pendant la guerre, et même après l’armistice, le chant national était partout l’hymne à la production. Aujourd’hui, l’antienne est un peu différente, car il ne s’agit plus seulement de récolter ou de fabriquer, il faut surtout exporter pour conjurer la crise économique et même sociale, qui est la conséquence fatale de la surproduction, dont souffrent précisément les grands pays, en raison de leur développement industriel ou commercial.

La prime de la monnaie a créé, en effet, autour de certains États, une barrière prohibitive, qui ne permet plus aux nations moins favorisées, sous le rapport monétaire, de venir s’y approvisionner, dans la proportion de leurs besoins, et c’est là qu’apparaît la nécessité de substituer aux paiements au comptant ou à court terme en usage avant la guerre les paiements à très long terme qui escomptent un retour, encore lointain, aux conditions d’avant-guerre.