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retrouver leur ancienne condition monétaire, et c’est là une politique à laquelle les banquiers du Royaume-Uni donnent leur pleine adhésion. Assurément, il faut prévoir du temps, et même beaucoup de temps, pour réaliser ce programme, sous un régime de diète sévère, mais ce que sir Félix Schuster affirme, c’est qu’il n’y aura pas de stabilité de change, ni de stabilité dans les affaires, bref aucune harmonieuse relation commerciale entre peuples, suivant sa propre expression, tant que les monnaies ne seront pas réglées sur la base d’un étalon commun, qui ne peut être que l’or.

En résumé, la ligne de conduite qui s’impose à tous les Etats ayant subi les effets de l’inflation, c’est d’abord de mettre leurs budgets en ordre, et d’éviter toute nouvelle émission de billets. Après ce premier effort, interviendra la déflation progressive, au cours de laquelle ils pourront obtenir le bénéfice de ces crédits internationaux, si nécessaires au relèvement du commerce, mais qui ne pourront être consentis qu’aux pays orientés vers une politique financière d’assainissement.

Après la délégation américaine, qui s’est finalement ralliée à ces vues, le délégué français s’est, à son tour, prononcé contre toute nouvelle inflation. La France veut, avant tout, restaurer son change et la déflation graduelle en est l’un des plus puissants moyens. Sur ce point, le Gouvernement, comme la Banque de France, a pris nettement position, en accord avec l’opinion des milieux financiers. Confiance la plus absolue dans le billet, et valorisation progressive du franc à l’extérieur, telles sont les lignes essentielles du plan monétaire d’un peuple victorieux qui entend mettre son crédit au-dessus de toute discussion.

Après cet ensemble de considérations, la proposition du professeur Cassel a été finalement écartée, et la résolution volée telle que la présentait le Comité des Finances, c’est-à-dire en marquant que « l’inflation devait être enrayée et progressivement diminuée. »


LE RÈGLEMENT DES DETTES INTERALLIÉES

Au cours de son examen des conditions du rétablissement normal des changes, le Comité des Finances a dû prendre position sur une question du plus grand intérêt, au point de vue