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Les Assemblées générales étaient présidées par M. A. J. Hobson, ancien président de l’Association des Chambres de commerce d’Angleterre, assisté de M. Clémentel, président de la Chambre de commerce internationale, qui a été, avec ses collaborateurs de la délégation française, l’un des principaux organisateurs de ce Congrès. Pour indiquer tout de suite, par un simple trait, son caractère, il suffira de signaler sa composition. Sur les 566 délégués présents, 268 étaient venus des Etats-Unis et 123 représentaient la Grande-Bretagne ; la France comptait 46 délégués, la Belgique 21 et l’Italie 20 : ce qui souligne bien l’intérêt tout spécial que les Anglo-Saxons attribuent à ces grandes manifestations.

Par le nombre comme par la qualité de leurs délégués, les États-Unis ont témoigné qu’ils ne se désintéressent aucunement des questions européennes. Dès le début de la session, M. A. C. Bedford, président de la délégation américaine, a tenu à déclarer, que celle-ci n’était pas là seulement pour impressionner par sa masse, mais pour attester son désir de mieux comprendre nos difficultés actuelles, et sa ferme volonté de concourir à leur solution. Cette affirmation a été également exprimée par M. Edward A. Filene, ancien président de la Chambre de commerce de Boston, par M. John H. Fahey, ancien président des Chambres de commerce des Etats-Unis, et par M. Joseph H. Defrees, président de cette puissante Association, qui groupe 1 400 Chambres.

L’Angleterre, avec sa délégation de plus de cent membres, a manifesté les mêmes sentiments de confraternité international. Dans la séance inaugurale, le lord Chancelier, vicomte Birkenhead, en souhaitant la bienvenue aux délégués des nations représentées, les a invités à faire régner entre eux cette confiance générale, qui est si nécessaire pour le relèvement des affaires. Parlant de l’augmentation de la production, le lord Chancelier a émis le vœu que les querelles passées fussent de plus en plus écartées, afin de permettre à tous les Etats, sans exception, de participer au mouvement de reprise, en augmentant leurs débouchés. Cette simple indication montre que l’Angleterre reconnaît maintenant, sous la pression des événements, la solidarité qui l’unit aux autres nations, puisqu’il est bien démontré aujourd’hui qu’aucune d’elles ne peut fonder sa prospérité sur l’appauvrissement de pays moins fortunés.