ni grande industrie, ni attrait. Pour ce qui est de l’attrait, le curé du Kremlin-Bicêtre devait lui-même en éprouver un solide pour cette commune, puisqu’il ne l’a pas quittée depuis vingt-cinq ans, bien qu’il eût reçu des autorités locales un accueil peu engageant. C’est à sa soutane qu’en voulait, vers 1901, le maire de cette ville d’aujourd’hui 15 000 âmes, lorsqu’il interdit sur son territoire le port du costume ecclésiastique, par un ukase municipal dont la France entière s’amusa. Un procès s’ensuivit, devant la justice de paix de Villejust, où le curé eut gain de cause.
D’autres difficultés surgirent à l’occasion du modeste hangar, où il avait débuté par une messe dite devant quatre personnes el servie par un garçon de onze ans qui n’était pas baptisé. Sur cette « chapelle, » fermée une première fois par le maire, sous prétexte qu’elle avait été ouverte sans autorisation, les scellés furent apposés de nouveau sous le ministère Combes (1904). Ils y restèrent près de deux ans jusqu’à la loi de Séparation. Durant la clôture, les fidèles, qui ne pouvaient plus pénétrer dans l’intérieur, se réunissaient à la porte du sanctuaire, au pied d’une statue érigée sur trois planches, — la « Vierge des Persécutés, » disaient-ils, — pour écouter des sermons et chanter des cantiques.
Cette chapelle sert aujourd’hui d’annexé à l’église paroissiale, construite près de là dans un terrain beaucoup plus vaste, où, sur une ancienne carrière comblée et assainie, se trouvent aussi les écoles, les patronages, la salle des fêtes. Plus loin sont les jardins ouvriers, concédés gratuitement aux familles comptant au moins quatre enfants, sous la condition que chacune élèvera une tonnelle, parce que « la tonnelle » devient en été le lieu de réunion de tous. On y prend le repas du soir et l’ouvrier perd ainsi l’habitude du cabaret. Comme il n’existe aucun lien de principe entre la culture des légumes et la fréquentation des sacrements, que l’on ne demande pas de « billet de confession » pour distribuer les jardins et qu’il n’est tenu compte que des besoins des familles nombreuses, plusieurs se souciaient fort peu de l’église. Seulement, les graines potagères n’ont pas été seules à pousser ; à prendre un contact amical avec le prêtre, sans que celui-ci ait été le premier à en parler, on a songé à lui demander de régulariser bien des unions libres et de baptiser les enfants.