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jour « le partage du Seigneur. » Bien que leur entretien, durant cette période d’études secondaires, soit à la charge de l’évêché, — il coûtait en 1914 environ 400 francs, chiffre aujourd’hui plus que doublé, — ils demeurent, pas n’est besoin de le dire, maîtres de leur destinée. De fait, et quoique la moitié de leurs élèves à peine entre dans les ordres, c’est du peuplement des petits séminaires que dépend le recrutement du clergé.

Insuffisant en 1913 et 1914, le chiffre des ordinations le sera sans doute davantage encore pendant quelques années, nombre d’aspirants à la prêtrise ayant été tués à la guerre ; le service des paroisses en pourra souffrir, mais les classes des petits séminaires n’ont jamais été plus remplies que dans les années 1913-1917 ; l’affluence de ces enfants, devenus depuis de jeunes hommes, promet-elle de combler rapidement les vacances ? Oui, si tous demeurent fidèles au premier appel.

En 1915, avec la marche ascendante de cet effectif, qui atteignait 130 élèves, le diocèse d’Amiens comptait pourvoir d’un titulaire les paroisses même les plus petites, — 230 âmes et au-dessous ; — celui d’Angers, malgré ses besoins importants pour l’enseignement libre supérieur, prévoyait une surabondance dans quelques années. A Auch, 60 élèves fréquentaient les trois classes du petit séminaire créé seulement en 1912 ; Périgueux avait doublé depuis trois ans, Soissons et Langres de même ; Pamiers, de 35 élèves, était remonté à 100 ; Cahors, Perpignan, Valence avaient aussi 100 élèves, Digne et Nancy 125, Belley 132, Versailles 320. Reims, avec 150 élèves, était au complet ; on pouvait en dire autant d’Albi ; Nevers, avec les augmentations constatées depuis trois ou quatre ans, pouvait se suffire ; Rennes était comble, Rouen, plus nombreux que jamais, Marseille en pleine prospérité.

A Toulouse, les deux petits séminaires récemment relevés promettent des prêtres en nombre suffisant ; à Orléans, à Poitiers, à Aix, à Saint-Dié, à Séez, à Viviers, à Tarbes, à Saint-Flour, les vocations avaient repris leur cours normal ; Autun escomptait des ordinations très nombreuses dans un délai peu éloigné ; Lyon, avec 45 ordinations par an, avait retrouvé le chiffre qu’il atteignait sous le Concordat. Laval se plaignait de n’avoir plus que juste ce qu’il lui fallait ; mais peut-être dans ses calculs entrait-il quelque pessimisme, puisque déjà en 1875, d’après la statistique officielle, ce diocèse déclarait que « 130 prêtres