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ressources financières médiocres, à la création de la force navale nouvelle dont nous ne pouvons nous passer, puisqu’aussi bien celle avec laquelle nous avons fait la guerre se révèle à la fois insuffisante en nombre et de conception trop ancienne. Je pense avoir dit, à cet égard, le nécessaire au début de cet article...

Le seul point que je crois devoir signaler maintenant, est qu’il faut se hâter. C’est devenu, malheureusement, une banalité que de reconnaitre la précarité d’une paix que l’on avait cru quasiment éternelle, dans l’ivresse du triomphe d’il y a trois ans. L’espoir de conserver longtemps encore ce bien précieux de la paix reste cependant parfaitement permis, d’autant mieux que le monde est doté aujourd’hui d’un organisme qui se fortifie peu à peu, — moralement, du moins, et peut-être n’est-ce pas assez..., dans l’exercice de la mission qu’on lui a confiée de prévenir les conflits armés.

Oserai-je dire qu’au nombre de ceux de ces conflits futurs que nous sommes obligés de prévoir, il en est un — un conflit essentiellement maritime — où notre pays pourrait, appuyant ainsi l’action bienfaisante de la Société des nations, jouer un rôle pacificateur, un rôle d’arbitre puissant et de médiateur armé, s’il savait se créer rapidement une force navale bien moderne et fondée sur les dernières découvertes de la science, qui apparaîtrait à chacun des deux grands rivaux comme l’indispensable complément de la sienne ?...


Contre-amiral DEGOUY.