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hélice. Il ne serait pas possible, en effet, dans l’état actuel de la construction des moteurs du type Diesel, d’obtenir avec deux ou trois seulement de ces appareils les 65 000 ou 70 000 chevaux ; nécessaires pour donner à notre coque, en surface, une vitesse de 30 nœuds qui apparaît, en ce moment, indispensable, si l’on veut obtenir des résultats tactiques intéressants, aussi bien que la faculté de diriger réellement, en toute circonstance, des flottilles rapides.

Je passe, naturellement, sur bien des détails. Ainsi je ne mentionne que pour mémoire l’avantage de doter notre bâtiment, — pour le cas où il agirait isolément, — d’au moins deux avions de reconnaissance. On se rappellera peut-être que, dans cette Revue, le 1er avril 1918, je demandais, avec le plein assentiment de principe de techniciens autorisés, que chaque grand sous-marin eût son avion. J’ai su, depuis, que les Allemands avaient eu cette idée et en avaient, trop tard du reste, poursuivi la réalisation.

Aucune difficulté sérieuse, par conséquent, pour assurer à notre très grand « sous-marin occasionnel » le bénéfice d’appareils aériens qui permettront à cet engin de surprise d’éviter souvent d’être surpris lui-même en l’avertissant en temps utile. Sur sa carapace, au demeurant, on trouvera encore de la place pour fixer un ou deux glisseurs-Lambert armés de torpilles, — engins si utiles pour franchir les défenses fixes d’un port, base d’opérations ou refuge de force navale ; et peut-être aussi, un tank de mer comme celui avec lequel deux hardis officiers italiens réussirent à pénétrer dans la rade de Pola et à y couler le dreadnought autrichien « Viribus Unitis. »

Quant aux mines automatiques, le bâtiment que je propose en aura certainement une notable quantité. Rien de nouveau, de ce côté-là. Les pré-dreadnoughts et tous les croiseurs en avaient déjà, il y a quelque vingt ans au moins. Ces engins, toutefois, ont singulièrement grandi et progressé. Il en est de même des moyens employés pour les mouiller en marche, opération courante aujourd’hui et que l’on estimait fort dangereuse autrefois.

Je ne chercherai pas à terminer cette brève étude du type que je livre, — ingénument, peut-être, — à la critique en célébrant l’invention, l’invention, en soi, et en insistant sur la nécessité de créer des engins nouveaux, si l’on veut utiliser des