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En surface, d’ailleurs, notre type nouveau n’aura que de faibles roulis, en raison de sa largeur et de la saillie de sa carapace sur le plan général du bordé des œuvres vives. De même, le tangage sera amorti par les formes des deux extrémités, l’arrière étant en voûte, pour abriter les hélices propulsives, et l’avant étant muni, comme nous allons le voir, d’un large « éperon horizontal. »

Nous voici à la protection et à l’armement.

La protection, d’abord, en faveur de laquelle nous emprunterons une bonne part (5 p. 100) de l’économie faite tout à l’heure[1] ; car cette carapace en dos d’âne, dont je viens de parler, aura un poids considérable, que justifie, au demeurant, la nécessité de défendre notre unité de combat nouvelle contre les bombes des appareils aériens, d’une part ; contre les gros projectiles de l’adversaire, de l’autre, pendant une « marche d’approche, » que nos facultés d’engin de surprise rendront d’ailleurs assez brève.

Observons, à ce sujet, que les méthodes générales de combat qui découlent de ce caractère particulier de notre bâtiment, — et, en somme, du caractère de notre nouvelle force navale, toute d’offensive, — conduiront presque toujours cette unité à présenter les formes fines et fuyantes de son avant à ses adversaires, tandis qu’elle leur refusera le travers. Ce travers ne laissera cependant pas d’être suffisamment défendu par la carapace, puisque celle-ci offre, de ce côté-là encore, des surfaces fuyantes dont l’effet sera d’autant plus marqué que, tirés d’assez près, les projectiles ennemis n’auront, au point d’impact, qu’un angle très faible par rapport à l’horizontale.

La carapace s’enfoncera d’ailleurs de 80 à 90 centimètres au-dessous de la flottaison normale et, comme il a été dit plus haut, aura une saillie très notable au delà de la muraille de l’œuvre vive. Cette dernière sera donc défendue dans une assez large mesure contre les obus.

Le sera-t-elle contre les torpilles automobiles ? Et contre les mines ?

Évidemment non, pas plus que ne le sont et ne le seront peut-être jamais les coques des « dreadnoughts », malgré les

  1. 8 p. 100 en tout — près de 1000 tonnes — du déplacement total, la protection figurant déjà, dans le devis du croiseur de 12 500 t. qui nous sert de terme de comparaison, pour 3 p. 100 du déplacement total.