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[1] : cela exige quatre unités relativement lourdes, destinées à porter les chefs de groupe, ou chefs d’escadrille. Ajoutons-y celle qui portera le commandent en chef : ça fera cinq. Et si l’on veut, par respect pour la tradition, arriver jusqu’à six, rien de plus aisé que de justifier cette addition. Ne nous faut-il pas prévoir le groupe des navires de surface, navires spéciaux dont le type reste encore à déterminer [2], qui serviront de transports et de ravitailleurs aux appareils aériens, aux avions et hydravions, du moins ?...

Assurément ; et voilà donc un chef de groupe de plus, investi, au demeurant, d’importantes fonctions ; car une « force aérienne » bien organisée, bien exercée, composée d’un nombre suffisant d’unités puissantes, sera l’un des meilleurs atouts mis à la disposition du commandant en chef de la flotte moderne. Or, il faut que le chef de ce dernier groupe monte une unité toute différente des transports spéciaux qu’il devra défendre, au besoin, navires rapides, certes, mais qui seront toujours faiblement armés et protégés.

Six unités de tonnage moyen, dotées de moyens d’action sérieux, à tous égards, n’est-ce pas là « un gros » déjà respectable ?


Il ne s’agit plus que de définir le type de ces unités nouvelles, de ces « unités de combat de la flotte moderne. »

Définir un type, c’est-à-dire fixer, au moins en gros, les facultés et aussi la forme, en même temps que le déplacement, d’un bâtiment que l’on compte reproduire à plusieurs exemplaires, cela suppose la détermination préalable des services qu’on en attend.

Rappelons donc, tout d’abord, la substance des observations et des considérations qui ont été soumises, plus haut, au lecteur.

Nous voulons un bâtiment de tonnage moyen, — nous essaierons de ne pas dépasser 15 000 tonnes, les « dreadnoughts » arrivant aujourd’hui à 40 000, — ayant de l’autonomie et de

  1. Les tanks et glisseurs, employés dans des circonstances spéciales, ne seront pas endivisionnés. D’ailleurs, des dispositions peuvent être prises pour qu’on les embarque à bord des croiseurs légers, par exemple.
  2. On utilise en ce moment, pour le rôle dont il s’agit, le « Béarn » , dreadnought dont la construction est restée inachevée.