Le ciel n’est pas si loin que le croit ta détresse
Quand tu trembles parmi les ombres que tu vois
S’amasser, lourd fardeau de brume qui t’oppresse ;
Il nous entoure, il est dans nos âmes parfois
Où, fugitif rayon de la gloire divine,
Resplendit un regard, retentit une voix.
Il est dans le salut de l’aube à la colline,
Dans l’ardente splendeur du couchant sur la mer
Quand le rouge soleil vers l’Océan décline.
C’est le reflet de sa beauté qui te rend cher
L’univers passager dont la nuit t’emprisonne,
Le monde douloureux où ton sort est amer.
Mystérieusement le ciel nous environne,
Et d’invisibles mains nous offrent le secours,
Un ineffable appel autour de nous résonne.
Si nous ne restions pas, nous, aveugles et sourds,
Si nos rires, nos cris, nos sanglots faisaient trêve,
Nous entendrions mieux, nous verrions nos amours*.
Nous saurions, résignés à nos épreuves brèves,
Que le rude chemin conduit à la maison,
Que l’orage nous jette aux éternelles grèves.