du 16e, était directement avisé d’avoir à « attaquer immédiatement dans la direction du Nord. »
Les ordres donnés à la 2e armée sont mis à exécution et ne tardent pas à produire l’effet qu’on escomptait. Surpris par cette offensive encore limitée, l’ennemi a ralenti son mouvement et il n’a pas attaqué au Sud du cours de la Meurthe. Il va s’agir maintenant de dénouer la situation et d’obtenir une décision. A 18 à 30, la 2e armée reçoit de nouvelles instructions :
Demain, la 2e armée prendra l’offensive à 4 heures du matin. Le 20e corps atteindra le plus tôt possible la ligne de communication de l’ennemi (route Arracourt-Lunéville) et se portera ensuite sur ses derrières. Le 16e corps et le gros du 15e, appuyés par une puissante artillerie établie sur le front de Borville, que défend la 74e division de réserve, attaqueront le flanc de l’ennemi...
Dans la petite école de Pont-Saint-Vincent, le général fait les cent pas, les mains derrière le dos, en son attitude familière, ou bien il se penche sur une carte déployée sur une table trop étroite, pour préciser quelque détail de la topographie du champ de bataille. Et sans cesse un mot revient sur ses lèvres : Borville. Sur ces hauteurs qui dominent au loin toute la région, il faut qu’avant l’aube soient installées toutes les bouches à feu disponibles : c’est là que, dans la nuit lourde et sans étoiles, vont grimper toutes les batteries qu’on a pu réunir, celles de la cavalerie, celles du 16e corps, qui, demain, sèmeront inlassablement la mort dans les rangs des Bavarois.
La journée du 25 se lève. L’offensive française se déclenche. Les masses ennemies reprennent leur marche vers le Sud, exécutant devant les hauteurs de Saffais-Belchamp, où l’on attend leur attaque, la « manœuvre du mépris : » hardiment elles s’empressent vers la trouée de Charmes, afin d’atteindre la voie de Mirecourt et de Neufchâteau. Leur plan dévoilé, le général de Castelnau n’a plus aucun ménagement à garder ; il sait d’ailleurs, par un télégramme du généralissime, qu’à sa droite la 1re armée, très violemment attaquée, a dû se replier et que « l’offensive de la 2e armée peut seule rétablir la situation. » Il accélère tout d’abord le mouvement des 15e et 16e corps ; il renforce les unités engagées. Le 16e corps prend pied dans Einvaux et dans le bois Jantois, le 8e corps regagne le terrain perdu. L’ennemi donne des signes de fléchissement. Alors, à