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par le journal le Temps, tout en mettant du latin partout, et en réclamant l’union des lettres et des sciences, « voit fort bien deux divisions, l’une avec plus d’humanités classiques et moins de sciences, l’autre avec plus de sciences et moins d’humanités. » « Dans l’une et l’autre, ajoute-t-il, il suffit d’une langue vivante bien sue. » Solution très acceptable. On pourrait cependant aller jusqu’à l’unité de l’enseignement, en la conciliant avec une certaine va-riété. « Le premier effet de la moindre réforme en France, écrit M. Gréard, est trop souvent la condamnation absolue du régime qu’il s’agit d’améliorer. » Nous voudrions éviter cet excès ; et nous garderions de la réforme de 1902 ce qui mérite d’en survivre. Aux sections nous substituerions les options. Ce n’est pas du tout la même chose. Le fond de l’enseignement est commun à tous. La classe assiste à tous les exercices essentiels. Le programme ressemble à celui de C, avec une répartition plus équitable du temps des élèves entre les lettres et les sciences. C’est une idée presque acquise que les élèves de A ne font pas assez de sciences, et ceux de C pas assez de lettres. Mais alors ceux qui veulent pousser plus loin les études scientifiques auront droit à des heures supplémentaires de sciences. Un enseignement du grec sera aménagé pendant les mêmes heures pour des fidèles qu’on ferait tout pour encourager. La langue vivante complémentaire pourrait, dans ce temps disponible, trouver elle-même sa place. Les « compagnons » ont proposé quelque chose d’analogue. D’autres options seraient peut-être imaginées. Les Américains en font un bien autre usage.

Mais ajoutons qu’il faut renoncer à les offrir toutes dans tous les établissements. Les établissements auraient leurs spécialités, et l’idée de lycées différant selon les régions trouverait ici une part de satisfaction. Sans quoi, nous retomberions dans les squelettes de classes dont nous parlions. Il pourrait même arriver qu’un établissement n’offrit aucune option. Les heures libres seraient distribuées entre les enseignements fondamentaux. L’examen du baccalauréat porterait sur ce qui est commun à tous. Des notes supplémentaires seraient attribuées à ceux qui demanderaient à être interrogés sur le grec par exemple, et rachèteraient certaines faiblesses, dans une mesure à déter-miner. — De l’enseignement secondaire ainsi restauré, on ne pourra plus se demander, s’il est ceci ou cela, ayant voulu être tout à la fois. Il