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Câble à New-York et câble à Londres.
Pourvu que l’ordre arrive à temps !
Tu t’élèves ou tu t’effrondres...
Bénis ces terribles instants !

Déjà, sur les degrés du temple,
Bourdonne la voix du changeur.
Crie à ton tour, crie et contemple
Les naufragés, toi naufrageur.




O paix des ateliers et des laboratoires,
Paix dont tous les instants, d’un long effort remplis,
Sont de calmes victoires !
Régions des sereins oublis !

L’œil, enchâssé dans l’oculaire
Du microscope, voit, là-bas,
Sur le champ d’une lame claire,
D’autres amours, d’autres combats.

Dans le four, la flamme obstinée
Chantonne : « En avant ! en avant ! »
Ah ! le mois, la saison, l’année,
La vie, une courte journée
Pour l’artiste et pour le savant !




O Mort, dit l’amoureux, éloigne-toi, remporte
Ta cire et tes flambeaux d’argent,
Je ne veux pas qu’on cloue un drap noir à ma porte,
Le sort qui m’a comblé n’est point un sort changeant.

Les menaces de la pendule
Laissent mon cœur incrédule.
Non, non, ce tic-tac enchanté
Ne peut être la voix d’un comptable économe,
C’est le doux bruit d’un métronome
Rythmant les pas, les jeux d’un éternel été.