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leurs villes épiscopales. A Meaux, Bossuet « traite à diner » son ancien élève, « avec une extrême magnificence. » Le 28, vers le milieu de l’après-midi, les princes sont à l’entrée du Bois de Boulogne. Ils descendent de leur chaise de poste devant le château de Madrid, et Louis XIV, venu à leur rencontre, « accable de douceurs » son fils qui lui embrasse les genoux. Pauvre princesse de Conti ! Durant toute la campagne, elle a perdu le sourire, presque la parole ; avec quelle joie elle accueille, — si l’on ose employer un mot si moderne, — son « permissionnaire ! »

La guerre est loin d’être terminée. Au printemps, il faudra repartir. Conti demande vainement au Roi un régiment. Mais il croit « qu’un régiment tire à conséquence, parce que l’on s’y fait des créatures, » et, le 17 avril, au cours d’une audience, il sollicite la faveur de servir en qualité de brigadier. Louis XIV lui dit alors très honnêtement que « cet emploi-là est au-dessous d’un homme de sa naissance. » Conti allègue l’exemple du Grand Condé. Peine perdue ! « Il sera volontaire dans l’armée où il croira qu’il y aura plus de choses à voir. »

Le 19 mai 1689, il va rejoindre en Allemagne le maréchal de Duras. Les travaux de la guerre ne l’empêchent pas de suivre les événements de Paris, de s’intéresser au dernier scandale, la rupture du mariage de Mlle de La Force, le romancier à la mode, avec le fils du président de Briou. C’est La Fontaine qui le lui raconte en une longue lettre entremêlée de petits vers rapides, et le bonhomme ne lui en fait part que sub sigillo confessionis, « comme je ferais, dit-il, à mon confesseur. »

A partir de 1690, Conti a le grade de maréchal de camp. En 1690, il est, sur le Rhin, l’un des principaux lieutenants du maréchal de Lorge ; il l’est encore en 1691, après avoir pris part au siège de Mons, que dirige Louis XIV lui-même. Il y a si peu de chose à dire sur le rôle de Conti pendant ces deux campagnes, que Massillon ne les mentionnera pas dans son oraison funèbre. Ce ne sont que petits faits d’armes, miettes de l’histoire.

Ce que souhaite Conti, ce sont des occasions de se distinguer à de grandes batailles, aux côtés d’un grand capitaine. A Luxembourg, vainqueur au combat de Leuze, le 18 septembre 1691, il envoie ses compliments et il ajoute : « J’ai bien peur que vous n’eussiez pas autant d’envie de me voir sous vos ordres que j’en aurais d’y être. J’espère pourtant que ma bonne volonté viendrait au secours de mon ignorance. » Moins d’un an encore,