au chiffre nécessaire pour assurer le service de l’amortissement et de l’intérêt des titres en circulation. J’arrête là ces détails fastidieux. Mais question capitale : comme garantie d’exécution, que nous offrent les accords de Londres ? Ils nous offrent une nouvelle Commission, ou plutôt une sous-commission spéciale, qu’on appellera, pour nous tranquilliser, le Comité des garanties, et qui sera enfantée par la Commission des Réparations.
Le Comité des garanties sera chargé d’assurer l’application des articles 241 et 248 du Traité de Versailles. Mais, bien entendu, il n’aura pas plus de pouvoirs d’exécution que sa mère. Il aura qualité pour surveiller l’application au service des obligations des fonds qui devront y être affectés comme garanties : produits des douanes maritimes et terrestres, prélèvement de vingt-cinq pour cent sur la valeur des exportations, produit des taxes ou impôts directs ou indirects, produit de toutes autres ressources proposées par le Gouvernement allemand. Le Gouvernement allemand devra verser, en or ou en monnaies étrangères, à des comptes ouverts au nom du Comité et surveillés par lui, tous les fonds qui seront ainsi recueillis. Le Comité aura, nous dit-on, « le droit de prendre toutes mesures jugées nécessaires pour assurer l’accomplissement régulier de sa tâche. » Ni le Conseil suprême, ni la Commission, ne nous ont indiqué quelles pourraient être ces mesures, ni comment elles seraient prises. Tout ce que nous savons de précis, par l’article VII de l’état des paiements, c’est que « le Comité des garanties n’est pas autorisé à s’ingérer dans l’administration allemande, » semble-t-il.
Telles sont, dans les grandes lignes, les clauses auxquelles le Reichstag a donné, à une faible majorité, une adhésion maussade. Elles représentent de nouvelles et importantes concessions des Alliés, par rapport au Traité de Versailles et à toutes les conventions ultérieures. C’est ainsi que les quarante-deux versements fixes, envisagés à Paris, qui formaient les deux cent vingt-six milliards dont on avait tant parlé, correspondaient, calcul fait au taux de cinq pour cent, à une valeur actuelle d’environ quatre-vingt-quatre milliards, tandis que les quarante-deux premières annuités fixes de Londres atteignent à peine un total de quatre-vingt-quatre milliards et correspondent, calcul fait au même taux d’intérêt, à une valeur actuelle qui n’est pas même de trente-cinq milliards. Pour combler, en tout ou en partie, la différence entre ce que M. Lloyd George appelait la facture de Paris et la facture de Londres, il faudrait donc que les exportations allemandes finissent par s’élever à des chiffres très supérieurs à ceux dont