on détermine ainsi une petite lame d’air dont l’épaisseur, nulle au contre (là où le verre convexe touche le verre plan), va en augmentant vers l’extérieur.
En faisant tomber de la lumière sur ce système, on constate que cette lumière, après réflexion, est visible sous forme d’une série d’anneaux alternativement sombres et brillants. Ce sont les « anneaux de Newton. » Leur formation est aisée à comprendre : une fraction de chaque rayon lumineux est réfléchie par la surface convexe du verre et suit, au retour, le même chemin qu’une autre fraction de ce rayon lumineux laquelle, après avoir traversé cette surface convexe et la petite épaisseur d’air sous-jacente, est réfléchie par le verre plan placé au-dessous. Lorsque ces deux fractions du rayon réfléchi ont entre elles une différence de marche égale à une demi-longueur d’onde de la lumière, elles interfèrent en formant un point obscur. Cette différence de marche correspond à une certaine épaisseur de la lame d’air ; cette épaisseur est la même suivant un cercle autour du point de contact des deux verres. On verra donc une frange circulaire noire, un anneau obscur ; un peu à l’extérieur de cet anneau, la lame d’air un peu plus épaisse produit entre les deux rayons réfléchis une différence de marche égale à une longueur d’onde, d’où renforcement de leur lumière et production d’un anneau lumineux.
Supposons maintenant que, suivant l’idée géniale de Fizeau, on déplace lentement, à l’aide d’une vis à pas très fin, les deux lames de verre, l’une par rapport à l’autre, de façon à augmenter peu à peu leur écartement. On augmentera du même coup en chaque point l’épaisseur de la lame d’air intercalée, c’est-à-dire la différence de marche produite entre les deux rayons réfléchis sur les deux faces de cette lame d’air. Il s’ensuit évidemment que chaque anneau noir et chaque anneau brillant qui correspondent à une différence de marche donnée, c’est-à-dire à une épaisseur donnée de la lame d’air, se rapprocheront du centre, puisque, quand on écarte les deux verres (l’un plan et l’autre convexe, rappelons-le), les points de la lame d’air correspondant à une épaisseur donnée de celle-ci se rapprochent du centre. Par conséquent, on verra un courant continu d’anneaux qui se contracteront, se précipiteront vers le centre pour y disparaître et que suivront indéfiniment d’autres anneaux venus de l’extérieur à mesure qu’on augmentera l’épaisseur de la lame d’air formant ces anneaux. Connaissant la longueur d’onde exacte de la lumière incidente, il suffira de compter le nombre des anneaux qui viennent s’évanouir au centre pour mesurer exactement, à bien moins d’un