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A cet effet, il inscrivait 1 à côté du dernier nom, 2 à côté de l’avant-dernier, 3 à côté du nom immédiatement supérieur, et ainsi de suite jusqu’au premier nom, qui se trouvait accompagné du nombre le plus élevé.

Le président dépouillait à haute voix le scrutin. Les secrétaires écrivaient au-dessous des noms de chaque candidat les nombres qui leur correspondaient dans chaque billet ; ils faisaient ensuite les sommes de tous ces nombres. Les trois noms auxquels correspondaient les trois plus grandes sommes formaient, dans l’ordre de ces sommes, la liste de présentation soumise à l’Institut.

Cette liste de trois noms, dressée par la Classe, était présentée à l’Institut, c’est-à-dire à l’ensemble des trois Classes, lors de la séance la plus prochaine. Un mois après cette présentation, si les deux tiers des membres étaient présents, on procédait à l’élection. L’élection par l’Institut se faisait comme s’était faite la constitution de la liste par la Classe. Celui des trois candidats au nom duquel répondait la plus grande somme était proclamé élu par le président, qui lui donnait avis de sa nomination.

Le 11 novembre 1797, la 1re Classe procéda à la liste de présentation pour le remplacement de Carnot. A cette date, Bonaparte était à Milan ; les visites académiques n’intervinrent point dans sa candidature.

La Section des Arts mécaniques avait dressé une liste qui ne comportait pas moins de douze noms ; elle les avait classés dans l’ordre suivant, qui était l’ordre de ses préférences : les citoyens Buonaparte, Montalembert, Lamblardie, Dillon, Louis Berthoud, Bréguet, Janvier, Callet, Grobert, Molard, Lenoir, Servières.

A l’exception de Servières, auteur de quelques mémoires d’un intérêt secondaire, les concurrents de Bonaparte avaient pour la plupart des titres de candidature très sérieux.

Les uns faisaient surtout de la mécanique appliquée et tenaient peut-être plus du praticien que du savant proprement dit : ainsi. Louis Berthoud, neveu du membre de l’Institut, lui-même constructeur réputé de montres marines ; ainsi Bréguet, le célèbre horloger, qui entrera dans la Section de Mécanique en 1816 ; ainsi Janvier, ancien horloger mécanicien de Louis XVI, inventeur de plusieurs machines pour représenter les mouvements des astres ; ainsi Molard, à qui l’on doit un