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variées ; obéissant à la loi de toute industrie, il se spécialise ; aux légers avions de chasse et de reconnaissance viennent s’ajouter ceux affectés à l’observation rapprochée, puis les avions gros porteurs destinés aux bombardements de jour et de nuit.

L’armée aérienne, non seulement opère dans le ciel en luttant contre l’aviation ennemie, mais encore prend part aux combats sur terre et sur mer.

Au cours des batailles de 1918, notre aviation, opérant en masse, a largement contribué, par le feu de ses mitrailleuses et par ses bombardements, à arrêter l’avance allemande.

L’avion n’est plus isolé ; il fait partie d’une masse de manœuvre, pourvue de règlements d’évolution et de combat. L’armée aérienne est formée ; en novembre 1918, elle ne compte pas moins de 4 500 avions sur les fronts de terre et 1 300 sur les fronts de mer.

En même temps, la valeur des appareils augmente dans des proportions considérables : la vitesse est doublée, le rayon d’action triplé ; la charge utile passe de 20 à 600 kilogrammes ; l’avion reçoit un armement redoutable : mitrailleuses, canon à tir rapide, bombes de plus en plus puissantes.


Les progrès ne devaient pas s’arrêter là ; les fabrications en cours nous auraient donné, au printemps de 1919, sur le front de terre 8 000 avions : certains d’entre eux auraient porté une bombe de 1 000 kilogrammes.

Si l’armistice a ralenti la production, les perfectionnements des appareils ont continué ; les performances accomplies ont été de plus en plus saisissantes. L’année 1920 a vu la vitesse passer de 200 à plus de 300 kilomètres à l’heure ; l’Atlantique a été traversée d’un seul vol.

Et le kilomètre bouclé de Farman date de janvier 19081

Les progrès ne s’arrêtent guère ; ils sont rapides en une matière aussi neuve que la conquête de l’air ; par ceux qui ont été réalisés en treize années, on peut juger de ceux que nous réserve l’avenir.


L’Allemagne, elle aussi, eut, dès le début, foi dans l’aviation ; elle en était sensiblement au même point que nous au