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devoir sacré de défense à outrance et nous ne laisserons pas déshonorer la patrie russe.


Donné à mon Quartier général, le 5 septembre 1915.


NICOLAS.


Il a, en outre, adressé au Grand-Duc Nicolas ce rescrit :

Au début de la guerre, des raisons d’ordre politique m’avaient empêché de suivre l’inclination de mon âme et de me mettre aussitôt à la tête de l’armée, c’est pourquoi je vous chargeai du haut-commandement de toutes les forces armées de terre et de mer.

Sous les yeux de toute la Russie, Votre Altesse Impériale a fait preuve, au cours de la guerre, d’une vaillance inébranlable, qui a suscité chez moi et chez tous les Russes une profonde confiance et des vœux ardents qui accompagnaient partout votre nom, dans les vicissitudes inévitables de la fortune militaire. Mon devoir envers la patrie dont Dieu m’a confié la charge m’ordonne, aujourd’hui que l’ennemi a pénétré dans l’intérieur de l’Empire, de prendre le haut-commandement des troupes combattantes, de partager avec mon armée les fatigues de la guerre et de sauvegarder avec elle la terre russe contre les attentats de l’ennemi.

... En conséquence, je vous nomme mon Lieutenant au Caucase et Commandant en chef de la vaillante armée de cette région.

J’exprime à Votre Altesse Impériale ma profonde reconnaissance et celle de la patrie pour toute votre œuvre à la guerre.

NICOLAS.


Sur le désir exprès de l’Empereur, le Grand-Duc Nicolas est parti directement pour Tiflis, sans passer par Pétrograd.


MAURICE PALÉOLOGUE.