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450 000 en août. Depuis les premières défaites sur la Dounaïetz, l’armée russe a donc perdu environ 1 500 000 hommes.

2° Les ressources quotidiennes en projectiles d’artillerie sont actuellement de 35 000 ; elles seront bientôt de 42 000.

3° Les usines russes fabriquent actuellement 67 000 fusils par mois ; les usines étrangères en expédient 16 000 : soit, au total, 83 000. Ce chiffre restera fixe jusqu’au 15 novembre. A partir de cette date, les expéditions étrangères seront de 76 000 par mois. L’infanterie russe pourra donc compter sur une disponibilité mensuelle de 143 000 fusils.

4° Les armées allemandes qui opèrent dans la région de Brest-Litovsk ne semblent pas menaçantes pour Moscou, tant à cause de la distance (1 100 kilomètres), qu’en raison des obstacles naturels et de l’état des routes pendant l’automne.

5° Pour la défense de Pétrograd, quatre armées, comprenant seize corps et commandées par le général Roussky, sont disposées sur la ligne Pskow-Dvinsk-Wilna. Quand la section Dvinsk-Wilna ne sera plus tenable, les quatre armées reculeront en pivotant autour de Pskow. Dans ces conditions et si l’on tient compte encore de l’automne qui est imminent, il n’est pas vraisemblable que les Allemands s’emparent de Pétrograd.



Mardi, 31 août 1915.

C’est le général Polivanow, Ministre de la Guerre, qui est allé remettre au Grand-Duc Nicolas la lettre par laquelle l’Empereur l’a relevé de son commandement. Après avoir lu la missive impériale, le Grand-Duc a fait le signe de la croix et prononcé ces seuls mots : « Dieu soit loué ! L’Empereur me relève d’une tâche dont j’étais excédé. » Puis, il a parlé d’autre chose, comme si l’événement ne le concernait pas. On ne peut accepter avec plus de dignité une disgrâce éclatante.



Mercredi, 1er septembre 1915.

L’assemblée générale de la « Société industrielle et commerciale de Moscou » a terminé aujourd’hui ses travaux, en adoptant une motion par laquelle elle affirme : 1° que les intérêts vitaux de la Russie exigent la poursuite de la guerre jusqu’à la victoire ; — 2° qu’il est nécessaire d’appeler immédiatement